Rachida Dati, porte-voix du ministre au-delà du périph

28 mars 2007 - 00h39 - France - Ecrit par : L.A

Militante depuis trois mois et déjà indispensable... pour remplacer Nicolas Sarkozy là où il ne peut aller. Le candidat de l’UMP est indésirable en banlieue. Sa porte-parole, Rachida Dati, y multiplie les réunions publiques. Elle était hier à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), la semaine dernière à Goussainville (Val-d’Oise), la semaine prochaine à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Avec, à chaque déplacement, l’objectif de désamorcer les attaques centristes et socialistes : si elle a « choisi » de travailler avec le ministre de l’Intérieur, c’est, dit-elle, « précisément parce qu’il s’est attaché à donner aux gens des quartiers le droit de vivre en sécurité ».

Service après-vente.

Fille d’un maçon marocain père de douze enfants, étudiante le jour et aide-soignante la nuit, celle qui s’est invitée dans la sphère du pouvoir avec le soutien de l’ancien ministre gaulliste Albin Chalandon et de Jean-Luc Lagardère, de Simone Veil et de Bernard Kouchner, assure avec insistance que personne n’est venu la chercher pour jouer « la beurette de service ». Partout la néomilitante assure le service après-vente du bilan du ministre qui a su « faire aboutir » les questions qui lui tiennent à coeur : protection des mineurs, lutte contre les violences conjugales, études dirigées pour les élèves...

Ce qu’elle a pensé de la sortie du candidat sur les musulmans qui « égorgent le mouton » dans leur salle de bains ? Elle botte en touche : « Ce qui m’importe, ce ne sont pas les mots, c’est ce qui est fait pour faire avancer les choses. » Et, sur ce terrain, elle n’en démord pas : Sarkozy est le meilleur. « Ses valeurs et sa détermination m’ont convaincue », expliquait-elle jeudi devant 300 personnes, à Goussainville. Quitte parfois à verser dans le dithyrambe : « J’ai vu un homme d’Etat [...], j’ai vu un homme simple, j’ai vu sa sensibilité, sa pudeur, son humilité ; oui, j’ai vu tout cela. »
« Elle crève l’écran. » Les cadres de l’UMP, qu’elle rassure, ne s’y trompent pas. Ils en font des tonnes sur « le parcours exemplaire d’une enfant de la République » qui incarne la modernité de l’UMP. Pour Michel Allex, maire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), la ville où elle a grandi et qui l’a accueillie le mois dernier pour son premier grand meeting, « elle crève l’écran, c’est un enrichissement pour l’UMP, le plus bel exemple d’intégration qui soit ». Pour Claude Bodin, secrétaire de l’UMP du Val-d’Oise, « elle incarne le souffle des nouveaux adhérents ».

Au-delà des militants de l’UMP, Rachida Dati attire effectivement dans ses réunions de nombreux habitants des quartiers populaires qui lui disent leur « fierté » de la voir dans leur ville, accueillie en grande pompe par les notables locaux. Même s’ils ne soutiennent pas nécessairement Nicolas Sarkozy.

Libération.fr - Alain Auffray

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