« Importance des relations entre l’Espagne et le Maroc ». Tel est le titre du document que le PSOE a publié pour tenter de dissiper les doutes de ses militants, notamment des jeunes, et pour répondre aux critiques essuyées par le gouvernement depuis l’annonce du changement de position de l’Espagne sur le Sahara. Nulle part le texte ne mentionne la lettre de Pedro Sanchez envoyée à Mohammed VI, et dans laquelle il soutient que le plan d’autonomie du Sahara proposé par le Maroc en 2007 est la solution « la plus sérieuse, réaliste et crédible » au conflit.
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Au contraire, le texte est parsemé d’erreurs et d’inexactitudes sur l’histoire récente de l’Europe et les relations entre l’Espagne et le Maroc, fait savoir El Confidencial. Le texte assure par exemple que l’invasion russe en Ukraine est « la première guerre enregistrée en Europe au cours des 80 dernières années », ou que les bonnes relations avec le Maroc « sont fondamentales pour l’intégrité territoriale, y compris de Ceuta et Melilla, et la souveraineté de l’Espagne […] », reconnaissant implicitement que l’intégrité territoriale des deux villes autonomes était menacée pendant la crise avec Rabat.
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Dans le même sens, le document annonce que « la circulation des personnes et des biens sera rétablie » au niveau de Ceuta, Melilla et des îles Canaries. Ce qui laisse supposer que les frontières terrestres des villes autonomes, fermées depuis deux ans pour raison de crise sanitaire, seront rouvertes. Pedro Sanchez devrait annoncer cette réouverture mercredi, lors de sa visite dans les deux villes autonomes. Le document du PSOE prédit aussi que désormais « le contrôle des flux migratoires sera assuré » et « la coopération antiterroriste sera garantie ».
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Le PSOE précise aussi dans ce document que la position adoptée par Sanchez sur le Sahara « est celle de l’Espagne depuis 2008 sous le mandat de José Luis Rodríguez Zapatero […] ». Alors que dans son programme électoral de 2019, le parti a prôné « une solution qui respecte le principe d’autodétermination ». La formation cite également en exemple la France et l’Allemagne qui, avant l’Espagne, ont exprimé leur soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara.