9 millions de pauvres au Maroc
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5,5% de croissance pour le PIB marocain en 2008. Le pronostic est de la Banque mondiale qui s’exprime sur les perspectives pour l’économie mondiale dans son tout récent rapport du même nom. C’est dire que le gouvernement qui table, dans la loi de Finances, sur une augmentation de 6,8% pour la même période, est plus optimiste.
L’institution internationale se prononce même sur 2009 et prévoit une hausse de 4,5% de la valeur ajoutée. En tout cas, un net mieux est attendu par rapport à 2007, puisque le PIB n’y aura crû que de 2% selon la Banque mondiale. Qu’en sera-t-il de toute la zone MENA ? « Les perspectives qui s’offrent aux pays en développement de la région semblent relativement favorables », est-il indiqué dans le rapport. Le gain global pour le PIB devrait atteindre au moins 5% en 2008 et 2009, est-il précisé. L’exercice en cours s’annonce donc sous de bons auspices.
Particulièrement pour les pays exportateurs de pétrole. En effet, « en dépit des incertitudes que font planer les répercussions financières de la crise des prêts hypothécaires à risque des Etats-Unis », la croissance de ces pays devrait s’accélérer sous l’effet des prix du pétrole qui resteront probablement à un niveau élevé (84 dollars le baril). De la sorte, ces pays continueront à jouer leur rôle de locomotive pour l’investissement régional. Le rapport de la Banque mondiale ne manque d’ailleurs pas de relever qu’ils se sont « révélés être de gros investisseurs dans les pays de la zone MENA ».
L’institution internationale porte toutefois une ombre au tableau. En effet, « si le crédit devait se contracter dans une mesure importante, la croissance dans les pays de l’OCDE et dans les pays en développement s’en trouverait ralentie. De la sorte, la demande de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés pourrait se tasser et entraîner une chute des prix qui aurait elle-même des effets induits sur les recettes et la croissance ».
Comment se sera comportée la croissance en 2007 ? Pour sûr, le Maroc aura été le mauvais élève de la région. Il est notamment cité par le rapport pour avoir ralenti la croissance de la zone en grande partie en raison de la chute de son PIB de 8 à 2%. En cause, « la grave sécheresse, qui a sévi tout au long de l’année ». Ceci n’aura pas empêché « le PIB des pays en développement de la région MENA d’augmenter de près de 5%, ce qui le maintient à son niveau le plus élevé depuis 10 ans ».
Le pétrole y aura contribué pour beaucoup. Avec une flambée qui a fait culminer le baril à 100 dollars, l’or noir est incontestablement une manne juteuse. Elle se monte à 542 milliards de dollars pour les exportateurs de la région en 2007. Pour rappel, la Banque mondiale distingue dans la zone MENA entre les exportateurs de pétrole et ceux « pauvres en ressources, mais riches en main-d’œuvre », dont fait partie le Maroc.
Robuste demande
Et ce sont les pays exportateurs de pétrole qui tirent donc leur épingle du jeu. Leur PIB devrait, selon le rapport, « être de 4,7% en 2008, puis revenir à 4,6% en 2009 lorsque les cours mondiaux du pétrole commenceront à baisser ». Les revenus du pétrole leur permettent de « financer la poursuite de leurs programmes infrastructurels et sociaux, tout en accroissant leurs considérables réserves », selon la Banque mondiale. Pour ce qui est des exportateurs de produits diversifiés, bien que leur croissance ralentit, ils peuvent compter, selon la Banque mondiale, sur « la reprise de la demande des pays européens qui a permis de soutenir les exportations et les entrées sans précédent d’investissements directs étrangers. L’ampleur des liquidités et la robuste demande intérieure ont été autant de facteurs de croissance dans les divers pays de la région ».
Pour ce groupe de pays, la croissance devrait s’établir à 6,3%, contre 5,4% en 2007. « Cette évolution sera en partie imputable à la reprise observée au Maroc à l’issue d’une grave période de sécheresse, avec un taux de croissance de 5,5 %», est-il indiqué dans le rapport. Une progression que devrait d’autant plus favoriser « les réformes qui vont améliorer le climat des affaires et qui vont accroître la compétitivité des exportations ».
A signaler enfin le renversement de vapeur sur le plan des échanges extérieurs qui favorise les pays non exportateurs de pétrole. Ceux-ci peuvent observer une amélioration de leur compétitivité sur les marchés de l’Union européenne. Leur monnaie nationale ne se dépréciant que peu par rapport à l’euro. Les exportateurs de pétrole en revanche ont constaté une perte de valeur de leurs rentrées de fonds en dollar par rapport aux factures en euro. Monnaie en laquelle une grande partie de leurs importations est libellée.
L’Economiste - Réda Harmak
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