L’investissement privé est en chute libre au Maroc. C’est du moins ce que révèle la banque mondiale dans son nouveau rapport de suivi de l’économie marocaine.
La commission des investissements, présidée par le Premier ministre, se réunit aujourd’hui à Rabat, la dernière en date remontant au 11 février. L’ordre du jour comprend l’examen de 24 projets d’investissement. Les montants engagés s’élèvent à plus de 8 milliards de DH qui devront créer 3.443 postes d’emploi.
Par secteur d’activité, c’est le « tourisme-restauration » qui arrive en tête avec plus de 2,9 milliards de DH. Ces projets seront initiés par Elite Parc, Cityben (à l’origine de la citadelle de Benslimane pour 720,3 millions et 350 emplois), l’ONCF et FRI (First Rest International pour 250 millions et 400 emplois). Il est suivi par l’industrie chimique et pétrochimique pour des investissements de 1,98 milliard de DH. A l’origine, un projet de l’OCP à Khouribga pour 1,68 milliard (212 emplois) et un autre de Salam Gaz à Nador et Fès pour 306 millions (50 emplois). Le ciment occupe la troisième position, avec le projet d’Asment du centre qui prévoit d’investir 1,1 milliard à Meknès (120 emplois). La 4e place revient à la métallurgie pour un investissement de 528 millions dont 356 initiés par la Compagnie marocaine des laminés (160 emplois). Elle est talonnée par le secteur électrique. En effet, l’ONE compte investir 521 millions dans plusieurs villes. L’agriculture n’est pas en reste. Le domaine agricole Adrar prévoit un investissement à Dakhla de 226 millions et la création de 1.600 emplois. Dans l’agro-alimentaire, Surimi Maroc compte investir 230 millions et créer 120 emplois.
L’ordre du jour comprend aussi 6 requêtes qui seront soumises à l’arbitrage du Premier ministre. Il s’agit notamment du projet Holcim Maroc à Fès (1,22 milliard), de WM Investment Group pour réaliser un projet à Ouarzazate, et l’extension de la nouvelle station touristique de Saïdia, initiée par Fadesa. Au menu également, la présentation de l’état d’avancement de l’étude pour l’ouverture de la région d’Essaouira aux projets touristiques, dont celui de Fouad Filali.
Dernière requête à l’ordre du jour, l’éligibilité des établissements publics et des services concédés aux avantages prévus par la loi de Finances de 1999. Il est à rappeler que, dans une stratégie attractive, l’important est de gérer l’existant. Il s’agit de prendre soin des promoteurs qui ont fait le choix d’investir au Maroc pour qu’ils puissent intervenir eux-mêmes à deux niveaux. Le premier consiste à investir les dividendes et de continuer à se développer localement. Ensuite, cette réussite leur permettra de faire la promotion du Maroc comme étant un site prometteur et plein d’opportunités d’investissement.
Des investisseurs réclament des pouvoirs publics la création d’une cellule de suivi et de veille de l’ensemble des projets validés par la Commission, au sein de la Direction des investissement ou ailleurs. Une action qui pourrait leur éviter la bureaucratie et les lenteurs administratives qui demeurent encore flagrantes dans l’acte d’investir. Un travail a été fait dans le cadre de la simplification des procédures en collaboration avec la Cnuced. Il est aujourd’hui opportun de l’accélérer.
L’or vert du Maroc
Le projet du fonds d’investissement d’Olea Capital prévoit une mise de 263 millions de DH et l’emploi de 256 personnes dans la région de Béni Mellal. Les actionnaires de référence sont notamment le Crédit agricole du Maroc, la CDG, la Société générale et la Mamda. Le projet vise à combler le déficit en matière de production et de marketing pour la filière oléicole.
Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui
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