Les relations bilatérales ont connu en effet une dynamique hautement positive depuis la revendication par le Maroc du statut avancé, conformément à l’appel lancé en mars 2000 à Paris par SM le Roi Mohammed VI. Le Maroc, ayant fait du rapprochement avec l’Europe un choix stratégique irréversible, a exprimé sa volonté de changer le cadre de ses relations avec l’Union européenne de façon progressive et réaliste, suivant le degré de concrétisation d’actions pionnières qui confortent cette ambition et la justifient à la fois au niveau interne et sur le plan international.
L’ancrage du Maroc à l’Europe a constitué en effet un choix fondamental de sa politique étrangère et le Royaume a inscrit ce choix stratégique dans une logique évolutive qui répond à la fois à ses besoins spécifiques et à ses aspirations de développement.
Au niveau interne, le Maroc s’est engagé dans un processus de réformes et a ouvert de grands chantiers structurants dans les domaines des infrastructures et de l’économie. Il a également engagé des réformes courageuses dans le domaine social, juridique et des droits de l’homme, ce qui lui a valu respect et estime à travers le monde et une place de choix vis-à-vis de ses partenaires.
Au plan international, l’ambition marocaine s’est matérialisée par le rôle que joue le Royaume sur la scène politique internationale en défendant les causes de la paix et le rapprochement entre les peuples, mais aussi en poursuivant notamment avec l’Europe la négociation pour la conclusion de nouveaux accords et le renforcement du partenariat stratégique dans tous les domaines.
La visite de M. Pottering au Maroc confortera cette volonté de l’Europe de renforcer davantage ses relations avec son 1er partenaire dans la région. Le président du parlement européen l’avait d’ailleurs souligné lors de la visite, en janvier dernier à Bruxelles, de Mustapha Mansouri, président de la chambre des représentants. "Ma visite au Maroc sera une occasion renouvelée d’exprimer mon soutien au rapprochement entre le Maroc et l’Union européenne", avait-il déclaré.
Il s’agit aussi lors de cette visite d’impulser les négociations engagées par les deux parties depuis l’année 2007, en vue de concrétiser le statut avancé. Cette année là, a en effet vu la tenue, au mois de juillet à Bruxelles, du Conseil d’Association Maroc-UE au cours duquel les deux parties ont créé un groupe de travail ad hoc devant définir, à l’horizon 2008, les nouveaux objectifs du partenariat et les étapes de développement des relations bilatérales.
Ce groupe de travail ad hoc, dont la création est un fait unique dans la région, se réunira dans les prochains jours à Bruxelles. Les délégations européenne et marocaine devraient être représentées à un haut niveau.
La visite du président du parlement européen sera aussi l’occasion d’aborder les questions régionales, notamment celle relative à l’intégrité territoriale du Royaume. Plusieurs eurodéputés appartenant à différents groupes politiques européens estiment à sa juste valeur la dynamique créée par l’Initiative marocaine de négociation d’un statut d’autonomie pour les provinces du sud qu’ils qualifient de "courageuse" et de "réaliste". Cette proposition représente à leurs yeux une solution non seulement pour cette question, mais aussi pour l’ensemble de la région, de nature à ouvrir la voie à une coopération renforcée avec le Maghreb. La dernière réaction en date est celle de l’eurodéputée allemande Erika Mann qui a interpellé la commission européenne sur les mesures qu’elle compte prendre en vue d’amener l’Algérie et le "polisario" à s’engager résolument dans la dynamique actuelle créée par l’Initiative marocaine. D’autres eurodéputés engagés dans la défense des droits de l’homme se sont à maintes reprises élevées contre les violations flagrantes des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, en Algérie et ont demandé à l’exécutif européen de mener des enquêtes sur le détournement de l’aide humanitaire par le "polisario".
La visite de M. Pottering au Maroc sera aussi l’occasion d’un échange avec les responsables et les députés marocains au sujet de la coopération euro-méditerranéenne, marquée cette année par l’approbation du projet de l’Union pour la Méditerranée appelée à donner une nouvelle impulsion au processus de Barcelone. La nouvelle Union, dont le siège se situerait sur la rive sud de la méditerranée, sera chargée de promouvoir la coopération régionale à travers le financement de projets prévus dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne.
Le processus de paix au Moyen Orient, le dialogue interculturel auquel l’Union européenne a consacré l’année en cours et le partenariat avec l’Afrique ne manqueront pas aussi de susciter l’intérêt de M. Pottering avec ses interlocuteurs marocains.
Source : MAP - Adil Zaari