Dans sa question écrite, l’élu s’est préoccupé de la situation au Sahel et au Sahara. Selon lui, elle s’est fortement détériorée ces dernières années et constitue aujourd’hui une menace pour la stabilité régionale et internationale. Pour étayer son argumentaire, il a affirmé que la région « est confrontée à une prolifération très préoccupante des armes illicites, de la contrebande et du terrorisme. » « Certaines informations indiquent une possible connivence entre les zones de non-droit sous contrôle du Polisario et les groupes terroristes, dans la mesure où » le mouvement indépendantiste « fournit des armes et un soutien logistique, y compris du carburant, aux groupes terroristes », ajoute le député européen.
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Rappelant que les liens entre le Polisario et les groupes terroristes « ne sont pas nouveaux », les fondateurs de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Abou Walid et Abou al-Sahraoui, étant des combattants du Polisario, Brice Hortefeux a affirmé que la Commission de l’UE a versé des « sommes importantes aux camps sahraouis contrôlés par le Polisario. » Et de s’interroger : « La Commission a-t-elle l’intention d’effectuer un audit des fonds destinés aux camps sahraouis, afin de s’assurer qu’ils ne répondent qu’à des objectifs humanitaires ? Quelles mesures va-t-elle prendre pour prévenir une éventuelle coopération entre le Polisario et des groupes terroristes ? »
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En réponse, le haut représentant/vice-président Josep Borrell i Fontelles assure que l’UE « finance », par l’intermédiaire de la Commission, « l’aide humanitaire fournie aux réfugiés sahraouis exclusivement par l’intermédiaire des agences des Nations unies et d’organisations non gouvernementales internationales » et que la reddition de comptes est « essentielle pour la Commission, qui procède régulièrement à des audits. » Il a également assuré que la Commission « organise régulièrement des visites de suivi dans les camps et ne finance que des projets pour lesquels un système de suivi rigoureux est en place » et la Commission « n’a décelé à ce jour aucune preuve de détournement de l’aide. »
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« L’UE reste fermement résolue à préserver la stabilité et la sécurité au Sahel et dans l’ensemble de la région. Elle ne dispose pas d’informations sur une éventuelle collaboration entre le Polisario et des groupes terroristes dans la région. L’UE continuera de suivre de près l’évolution de la situation », conclut le haut responsable UE.