L’homme a tué ses collègues Said Fellahi, Rachid Lhimer et Rachid Agdir, parce qu’ils avaient tenté de le dissuader de porter plainte contre son supérieur et de dénoncer la corruption omniprésente dans sa région. Il a été pris d’un coup de folie quand le commissaire, Mohamed Lebchir, a décidé de le muter à la circulation.
Avant, Bellouti était en poste au barrage policier situé sur la route de Sidi Kacem, rapporte Akhbar Al Yaoum. A ce poste de contrôle, les policiers amassaient jusqu’à 2000 dirhams par jour, une somme qui serait ensuite partagée entre les agents de service et le commissaire, a expliqué Hassan Bellouti aux enquêteurs.
Les sommes demandées aux usagers de cette route variaient selon la tête du client. Les taxis et les autocars payaient entre 40 et 50 dirhams le passage, les transporteurs clandestins 50 dirhams et plus, et les contrebandiers et autres trafiquants de tabac et de kif, payaient en fonction de l’importance de leur chargement.
Bellouti faisait partie de ces policiers corrompus, sauf que lui gardait les trois quart de l’argent récolté, avant de partager le reste avec ses collègues. Son supérieur, averti de ces pratiques, a alors décidé de le muter à la circulation, au centre du petit village de Machraâ Belksiri. Malgré de multiples sommes d’argent et des produits de contrebande offerts par Bellouti et son épouse au commissaire, il n’a pas pu réintégrer le barrage policier.
D’après-lui, le commissaire et le commandant de la Gendarmerie régionale, reçoivent chacun de 10 à 15.000 dirhams de pots de vin par mois de contrebandiers et autres trafiquants qui traversent la région.
Incarcéré à la prison de Kénitra, Hassan Bellouti affirme ne pas avoir mis fin à ses jours, pour pouvoir dénoncer la corruption et les pratiques mafieuses qui gangrènent la police nationale.
A sa sortie de l’Académie Royale de police de Kénitra en 1982, Bellouti avait été envoyé à Tétouan, où il était chargé d’espionner les mouvements estudiantins au sein de l’université Sidi Mohamed Ben Abdallah.