Un réfrigérateur en argile, qui fonctionne sans électricité et peut conserver les aliments pendant 15 jours. C’est l’invention créée il y a quelques années par Rawya Lamhar, une jeune ingénieure marocaine.
En elle-même, la démarche est classique. Un ministre a en principe toujours un plan. Et cette fois, il s’agit du plan d’action de la ministre de l’Energie et des Mines, qui plus est, intervient dans une conjoncture extrêmement sensible où le baril du pétrole a dépassé les 140 dollars. Amina Benkhadra devrait présenter aujourd’hui à Oujda au Souverain les détails de la stratégie de son département. Un plan d’action qui devrait décliner dans les moindres détails les enjeux et les perspectives de ce département hautement stratégique.
Selon de toutes premières informations, le plan Benkhadra considère que le développement des énergies renouvelables, telles que l’énergie éolienne, ainsi que l’efficience énergétique, est un élément central de la lutte contre la crise latente, voire inévitable, de l’énergie. C’est ainsi qu’en ce qui concerne les produits pétroliers, les perspectives du ministère prévoient d’importants projets. En l’occurrence, le développement des capacités de raffinage à moyen terme, pour répondre aux besoins du marché, en portant les capacités de stockage des produits finis supplémentaires à 200.000 m3 à partir de 2010.
De même, il est question de création de nouveaux dépôts de stockage de GPL et de stations-services ou encore de modernisation et de mise en service dès décembre prochain des installations de raffinage de Mohammedia. Le plan est favorable également au développement de l’utilisation du gaz naturel. D’autant plus que « les besoins à moyen terme exprimés par les principaux consommateurs potentiels s’élèvent à près de 6 milliards de m3 dont 3,5 pour l’électricité », rappellent les services du ministère. Mieux, insistent les experts du département de l’Energie, « à long terme, le gaz naturel peut intéresser d’autres activités, dont notamment la cogénération, la valorisation des phosphates, l’industrie du froid, de la climatisation et du chauffage, ainsi que le résidentiel et le tertiaire ». Son évolution dans la puissance électrique installée passera de 7,5% à 9,4% entre 2007 et 2012.
En clair, Benkhadra fonde l’essentiel de son plan sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Car, « le potentiel d’économie d’énergie, évalué actuellement à plus de 15% de la consommation nationale, devrait être encore plus important à moyen et long termes, compte tenu du développement économique et des effets induits des différents programmes structurants entrepris par le gouvernement ».
Les 47,5 milliards de DH à investir entre 2007 et 2012, pour des projets d’ouvrages de production électrique, devraient permettre d’installer 3.932 MW dont 1.320 pour la seule centrale à charbon.
Les projets de développement dans le secteur minier ne sont pas en reste. Pour les phosphates, l’OCP poursuivra ses réalisations inscrites dans son plan quinquennal 2006-2010. Pour cela, le groupe investira 15 milliards de dirhams.
L’évolution de la puissance électrique installée par source d’énergie laisse voir une belle progression de l’éolien. Il passera de 2,1% en 2007 à 21,4% en 2012. L’hydraulique, le fioul et le charbon marqueront un léger recul.
La carte des renouvelables
Effet de mode ou véritable niche de développement ? La ministre de l’Energie fait des renouvelables son cheval de bataille. Ce qui ne déplaira pas à la fédération éponyme. Pour Benkhadra comme pour les professionnels du secteur, les renouvelables contribueront à la diversification du bouquet énergétique. Leur part dans le bilan énergétique atteindra 10% à l’horizon 2012 ».
Source : L’Economiste - B.T.
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