Pierre Robert, interrogé devant le tribunal de Rabat où il se trouve en procès avec ses 33 "complices" marocains, a assuré avoir effectué des "enquêtes" dans les milieux islamistes, en France et en Belgique, pour le compte de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, NDLR).
"J’ai été contacté à l’époque de la Coupe du Monde de 1998 par la DST pour enquêter dans les réseaux islamistes algériens en France et je l’ai fait", a précisé le français, qui encourt la peine de mort au Maroc, précisant que "des sommes d’argent" lui avaient été remises pour cette mission.
Citant un contact dénommé à la DST "Monsieur Luc", Pierre Robert a assuré avoir été une nouvelle fois contacté après cette première enquête, pour une mission "dans les milieux islamistes en Belgique". "Ce que j’ai également fait", a assuré le prévenu.
Les 34 accusés jugés à Rabat, dont le Français serait "l’émir", sont poursuivis dans le cadre de l’enquête sur les cinq attentats quasi-simultanés qui ont fait 45 morts - dont 12 kamikazes - dans le centre-ville de Casablanca le 16 mai dernier.
Le procès, plusieurs fois reporté, a repris lundi après un ajournement décidé notamment en raison de "l’état de fatigue" du prévenu français. Celui-ci assure été "torturé et violé", a indiqué vendredi à l’AFP son avocat français Me Vincent Courcelle-Labrousse.
Le prévenu a fait une allusion crue à cette accusation, lundi devant le juge, en affirmant, à propos de ses démélés avec la police française, que cette dernière "n’interroge pas les gens en les faisant asseoir sur une bouteille".
Me Courcelle-Labrousse, du barreau de Paris, est venu au Maroc participer à la défense de Pierre Robert aux côtés de son avocat marocain, Me Abdelfattah Zahrach.
Pierre Robert, qui s’exprimait en français et dont les propos étaient traduits par un interprète, s’est à plusieurs reprises plaint d’être interrompu par le juge, au cours de ses réponses. "Il m’empêche de m’exprimer" s’est-il exclamé.
Le Français est présenté comme un "maillon essentiel" du terrorisme au Maroc. Lui et ses 33 "complices" marocains, passibles de la peine de mort, sont tous présumés liés au groupe islamiste radical de la Salafia Jihadia.
Source : AFP