Le Maroc veut importer 2,5 millions de tonnes de blé entre le 1ᵉʳ juillet et le 30 septembre 2023, a annoncé l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).
Le monde est plus que jamais proche d’une 3e crise du pétrole. La flambée continue des cours le montre bien. Le Maroc est-il préparé au pire ? Les participants à la rencontre organisée par la section de Rabat du Centre de jeunes dirigeants (CJD) le 29 novembre sont unanimes. Ils ont toutefois reconnu la difficulté que rencontrerait le budget marocain en cas de perturbation d’approvisionnements du pétrole dans les marchés mondiaux.
« Il ne s’agit pas que de la flambée des prix du pétrole, mais de la hausse des prix de l’énergie en général, » précise Abderrazak Alami Sounni, chargé des questions scientifiques de l’Association des centraliens du Maroc. « Les opérateurs économiques marocains sont ainsi très sensibles à cette hausse imprévue », ajoute-t-il.
Le Maroc qui importe 96% de ses besoins d’énergie, doit supporter une facture qui ne cesse de s’alourdir, surtout avec la croissance de la consommation énergétique estimée à 3% chaque année. En effet, la facture du Maroc a avoisiné les 46 milliards de dirhams en 2006 et 50 milliards en 2007 (dont 44 milliards de dirhams uniquement pour le pétrole).
La caisse de compensation supporte, à cet effet, un déficit énorme. Aujourd’hui, le consommateur marocain ne paye que 60 dollars le baril de pétrole et 34 dollars sont assumés par l’Etat. En 2008, le montant global des subventions pour soutenir les prix des produits de première nécessité est de 20 milliards de dirhams comme prévu dans la loi de Finances.
Par ailleurs, cette hausse continue de la facture énergétique aura un impact sur le prix du revient des PME/PMI. La compétitivité des produits marocains sera ainsi réduite face à ceux des pays producteurs d’énergie dont les prix de revient restent intacts.
Les grandes entreprises, quant à elles, trouvent les moyens pour produire leur propre énergie, et assurer ainsi la compétitivité de leurs produits sur le marché international. C’est le cas notamment de Lafarge qui produit sa propre électricité à l’aide de son parc éolien de Tétouan.
Sur le plan macroéconomique, certains pays ont déjà pensé à développer des énergies alternatives. Le Maroc cherche en effet à se doter de ses propres installations nucléaires et à développer les énergies renouvelables.
Le charbon au lieu du pétrole
Les deux nouvelles puissances, Chine et Inde, ont plutôt opté pour le doublement de leur consommation de charbon d’ici 2030. Les réserves mondiales en cette ressource étant abondantes (165 ans de réserves contre 40 ans en pétrole et 60 ans en gaz). L’utilisation du charbon reste, en revanche, très nuisible à l’environnement. « Les gaz émis lors de son extraction (principalement le méthane) ont un impact sur le réchauffement de la terre 23 fois supérieur à celui du CO2 », explique Asmaâ Benslimane, expert international en développement durable.
L’Economiste - Redouane Hajjaj
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