Les faits remontent au 24 mars dernier. Ce jour-là, les gendarmes ont contrôlé le septuagénaire sur la zone d’activité de Prades qui conduisait son véhicule pick-up sans porter de ceinture de sécurité. Les forces de l’ordre ont soumis le conducteur à un dépistage de produits stupéfiants qui s’est révélé positif. Elles ont alors décidé d’effectuer une perquisition au domicile du vieil homme situé dans la forêt sur la commune de Le Vivier. En tout, près de 20 kg de résine de cannabis, 14 kg d’herbe, une arme de calibre 35 avec ses 80 cartouches mais également 246 155 euros en liquide cachés dans des cartons dans une remise ont été saisis, fait savoir L’Indépendant.
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Le septuagénaire et son épouse âgée de 75 ans ont été aussitôt placés en garde à vue. La septuagénaire a été tirée d’affaire. Le conducteur est connu des services de la justice. Son casier judiciaire porte la mention de 14 condamnations depuis 1972 essentiellement pour des affaires de stupéfiants. Il a passé 15 années en prison. À la barre, il assure que c’était du passé. Depuis 20 ans, il est « marié, père, grand-père et même arrière-grand-père », énumère-t-il. Il vivait en quasi-autarcie, vendait « jusqu’à 100 kg de miel sur les marchés, non déclarés ». Mais l’habitude étant une secondaire nature, il tombe à nouveau dans le trafic de drogue il y a quelques mois.
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« Vous savez, on se retrouve à la retraite, avec 250 € par mois, parallèlement votre épouse touche 1 200 €, c’est une question d’ego et puis il faut vivre. L’occasion s’est présentée et je suis tombé dedans », raconte le prévenu, autrefois à la tête d’une société d’import-export implantée au Maroc. « Je suis resté en contact avec des Marocains avec qui j’étais en affaires légales. On m’a demandé si je pouvais garder de l’argent, j’ai accepté ». Il livre des billets à quelques kilomètres de chez lui. Ce “service” lui rapporte environ 20 000 €. Il revend aussi une partie de la drogue, dans les environs ou dans le département, à 5 € le gramme dont 1 € pour son propre bénéfice.
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« C’était une façon de mettre du beurre dans les épinards », résume-t-il, résigné. « Je suis en fin de parcours, je décline jour après jour. J’ai fait un AVC il y a 5 ans, j’ai eu une ablation d’un rein. Je suis handicapé. L’argent, j’en ai rien à faire. Je peux mourir dans dix minutes. Ma vie elle est réglée. C’est une demande de divorce à la clef avec cette histoire », tombe-t-il en larmes. Le verdict est tombé : le septuagénaire a écopé d’une peine de 2 ans ferme avec transfert immédiat au centre de détention et d’une amende de 100 € pour la contravention routière.