Arancha González Laya emportée par la crise avec le Maroc
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Le président Pedro Sanchez a démis de ses fonctions l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya, une semaine après que les autorités marocaines en ont fait la demande le 2 juillet 2021. La diplomate était considérée par le royaume comme le responsable de l’entrée en Espagne de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, sous une fausse identité.
Le Maroc aurait demandé le départ de Gonzales Laya lors d’une rencontre secrète tenue à Rabat le 2 juillet 2021, entre une délégation espagnole conduite par l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Ricardo Díez-Hochleitner, et son homologue marocaine à Madrid, Karima Benyaich qui avait été rappelée à Rabat pour des consultations. « Seuls certains membres du cabinet royal sont au courant » de cette réunion, indique le Centre national de renseignement (CNI) dans un rapport publié le 8 juillet de la même année et auquel El Confidencial a eu accès.
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Deux jours plus tard, soit le 10 juillet 2021, Pedro Sanchez, à la faveur d’un remaniement, a remercié González Laya et nommé à sa place José Manuel Albares. Lors de son investiture le 12 juillet 2021, le nouveau chef de la diplomatie espagnole a souligné la nécessité de « renforcer les relations avec le Maroc, grand ami et voisin du sud ». Le Maroc avait exigé le départ de González Laya du gouvernement espagnol comme condition préalable à l’ouverture de négociations avec l’Espagne. Les deux pays traversaient une grave crise après l’accueil de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, à l’hôpital San Pedro de Logroño en raison de complications liées au Covid-19.
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La presse marocaine s’était réjouie du limogeage de Gonzalez Laya, estimant qu’elle « a payé cher son attitude irresponsable qui a permis de recevoir en catimini le chef des séparatistes du Polisario », et saluant ce « premier pas » de Sanchez vers le Maroc. Pourtant, la décision de laisser entrer Brahim Ghali en Espagne ne vient pas de Gonzales Laya qui n’a fait que transmettre la demande de son homologue algérien, Sabri Boukadoum, à Sanchez, lequel a donné son accord favorable après avoir consulté plusieurs experts en sécurité et quelques membres de son gouvernement dont le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
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Pedro Sanchez a finalement décidé de laisser entrer Ghali « pour des raisons humanitaires », et de ne pas en informer Rabat. Mais la Direction générale des études et de la documentation (DGED) du Maroc aurait eu l’information grâce au logiciel d’espionnage Pegasus qui a infecté les téléphones portables de Pedro Sanchez et des ministres de l’Intérieur et de la Défense au printemps 2021. Par ailleurs, le limogeage de Gonzales Laya n’a pas suffi au Maroc qui exigeait de l’Espagne qu’elle change sa position sur le Sahara, affirme la même source. En mars 2022, Sanchez a exprimé le soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie, considéré comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour la résolution du conflit au Sahara.
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