Les deux prévenus, un employé du coordinateur néerlandais en charge de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité (NCTV) et une policière, ancienne employée de l’organisme, auraient fourni des informations confidentielles au Maroc, ont indiqué mercredi des médias néerlandais.
Le premier, Abderrahim El M., 64 ans et originaire de Rotterdam, travaillait en tant que traducteur arabe et analyste en chef au sein de l’organisme. On lui reproche d’avoir divulgué aux autorités marocaines des informations sensibles sur la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et la radicalisation. Des soupçons pesaient sur lui depuis un moment, la police néerlandaise assurant avoir déjà alertée à plusieurs reprises concernant ses manœuvres frauduleuses.
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Le traducteur et la policière dont l’implication dans l’affaire n’a pas été établie, ont été présentés mardi au juge d’instruction compétent qui a décidé de leur maintien en détention pendant encore deux semaines. La ministre de la Justice sortante, Dilan Yesilgöz-Zegerius (Parti populaire pour la liberté et la démocratie, Renew), et présidente du NCTV, a souhaité que l’affaire fasse « l’objet d’une enquête appropriée et indépendante » et que l’enquête menée par le Bureau du procureur « puisse se dérouler sans entrave ».
Les parlementaires néerlandais ont exprimé leur indignation suite à l’éclatement de l’affaire et appelé à l’ouverture d’une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur ce dossier. L’année dernière, le Maroc avait été cité dans le Qatargate, le scandale de corruption d’eurodéputés que le royaume aurait soudoyés pour défendre ses intérêts au sein du Parlement européen.