La nouvelle réforme de la NARSA annoncée le 4 mars dernier passe mal auprès des candidats, des professionnels et des moniteurs. Tous les candidats n’ont pas réussi à passer l’examen du Code de la route, ce qui a occasionné une congestion sans précédent dans le secteur. Le moniteur Hafid, propriétaire de l’auto-école Haj Hafid de Fès, fait la genèse de cette réforme auprès de Hespress. « Tous les professionnels du secteur se souviennent certainement de l’affaire survenue en 2014, où une infiltration des questions des examens pour obtenir le permis de conduire avait ébranlé la confiance du public et des autorités. Suite à cet incident, une enquête a été diligentée par le ministère de tutelle, et c’est dans ce contexte que la NARSA a vu le jour. Son objectif premier était de mieux contrôler et sécuriser le secteur », explique-t-il, ajoutant qu’ils avaient « commencé à travailler sur une banque de questions, qui comptait 600 questions. » Il poursuit : « Récemment, la NARSA a envisagé d’augmenter ce nombre à 1 000, suscitant des réactions mitigées de la part des syndicats et des responsables. Ils craignent, à juste titre, que cette augmentation ne perturbe davantage les candidats ».
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Un changement dans l’informatisation de l’épreuve du Code de la route a provoqué l’agacement des moniteurs et professionnels du secteur. « Bien que nous ayons déjà adopté un système informatique dans nos auto-écoles, la NARSA a créé une plateforme supplémentaire pour suivre et évaluer les candidats. Cette plateforme impose notamment 20 heures d’apprentissage, scrute l’engagement et la présence du candidat, et requiert une approbation de la NARSA pour passer l’examen ». Ces changements ont poussé les professionnels du secteur à des sit-in et des manifestations pour se faire entendre. « Malheureusement, nos demandes sont restées lettre morte pendant un certain temps. Après de multiples appels à revoir ces réformes, la NARSA a finalement décidé de rendre l’accès à cette plateforme optionnel », déplore le propriétaire de l’une des plus anciennes auto-écoles à Fès.
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Cette réforme initialement prévue pour le 18 février, journée nationale de la sécurité routière, avant d’être reportée au 18 mars n’est pas du goût des professionnels du secteur. Et pour cause, « les promesses de la NARSA n’ont pas été tenues, et les auto-écoles n’ont reçu aucun outil pédagogique pour accompagner ce changement », s’agace Hafid, expliquant que « la NARSA a imposé des restrictions concernant l’utilisation des véhicules dans les auto-écoles, limitant leur durée de fonction à 10 ans et fixant un quota de 12 candidats par véhicule. » Il ajoutera : « De plus, même les plus anciens dans le secteur sont appelés à repasser l’examen pour obtenir la carte de moniteur, avec un examen final nécessitant une note de 25/30. En cas d’échec, la carte de moniteur serait révoquée ».
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« Toutes ces modifications, imposées sans consultation ni concertation, remettent en question nos droits et notre professionnalisme. Même le cahier des charges a été modifié, ajoutant à la confusion et à l’incertitude qui règnent actuellement dans notre secteur », dénonce Hafid.