NamX, le constructeur automobile fondé par Faouzi Annajah, débarque aux États-Unis ! Après avoir fait ses armes en Europe et au Maroc, l’entreprise s’attaque au marché américain avec sa technologie révolutionnaire : des capsules d’hydrogène.
Les concessionnaires présents à Auto Expo 2008, les assureurs comme les responsables de la Sécurité routière et de la Santé publique, vont décrypter avec beaucoup d’attention la dernière photographie du parc réalisée par les services du ministère du Transport. Le constat général qui s’en dégage est le suivant : la vitesse du renouvellement du parc automobile se fait au ralenti. Deux tiers des 2,3 millions de véhicules, 63% exactement, qui circulent au Maroc, ont plus de 10 ans. Seulement un sur cinq a un âge moyen compris entre 5 et 10 ans.
Malgré l’accessibilité d’une nouvelle couche sociale à la motorisation, le parc automobile se renouvelle au ralenti. De quoi donner des idées aux concessionnaires et aux sociétés de financement pour aller toucher les ménages attirés par le florissant marché de l’occasion, et la clientèle aujourd’hui limitée par une faible capacité d’endettement.
L’impact du vieillissement du parc automobile a des conséquences multiples : sur la sécurité routière et sur la pollution avec ses dégâts sur la santé publique. Un peu plus de 3.700 personnes meurent chaque année dans les accidents de la circulation.
Deuxième grosse tendance, le poids du gasoil toujours aussi dominant mais qui devrait aller en baissant avec la perte d’attractivité de l’argument tarifaire lorsque le gasoil 50 PPM sera généralisé. Plus d’un véhicule sur deux, soit 57% du total, roule encore au gasoil. Le discriminant tarifaire pénalisant l’essence aura alors vécu. La nature du carburant conjugué à l’âge avancé du parc alimente la pollution urbaine. Le gaz d’échappement est la première source de pollution atmosphérique au Maroc, avec les conséquences que l’on sait sur la propagation des maladies respiratoires.
Trente ans de moyenne d’âge dans les zones rurales
A Casablanca par exemple, chaque famille a au moins une personne qui souffre de problèmes respiratoires, les plus exposés étant les enfants et les personnes âgées. Des milliers de modèles des années soixante-dix et début quatre-vingt sont encore en circulation. Dans le monde rural, l’âge moyen des véhicules utilisés dépasse les 30 ans (des Peugeot 504 et 404, des camions Bedford et Berliet, des fourgons Ford-Transit et Saviem…). Dans la plupart des cas, ces voitures ne sont pas immatriculées, utilisant le gaz butane à la place d’un gasoil de plus en plus cher. Les conducteurs de ces bombes ambulantes ne s’aventurent jamais à prendre des routes nationales, et, en cas d’urgence, un petit bakchich suffit pour « acheter la route ».
Avec une progression de 6,40% par rapport à 2006, soit 138.719 nouvelles immatriculations, le nombre total des véhicules sillonnant les routes du Royaume était de 2,28 millions à fin 2007. Les véhicules touristiques représentent 72% du parc. Les utilitaires viennent en deuxième position avec seulement 27%. Les motos représentent le reste, soit 1%.
Selon le carburant utilisé, 57% du parc a une motorisation diesel, tandis que l’essence ne représente que 43%. Pour les utilitaires, le gasoil est toujours en force avec 82% et l’essence domine toujours le parc touristique avec 53%. La flambée des cours du pétrole sur les marchés mondiaux a changé la donne. Depuis l’an 2000 (seuil de rupture où le parc était partagé à parts égales entre les deux carburants, voir le graphique), le gasoil domine sur les routes du pays. En 1970, ce dernier ne concernait que 10% des véhicules du Maroc. Selon la puissance fiscale, les utilitaires ayant plus de 10 CV représentent 58%. Pour les véhicules touristiques, les voitures ayant moins de 7 CV dominent le parc avec plus de 54%.
Le Grand Casablanca abrite la plus forte concentration automobile au Maroc avec un véhicule sur trois (plus de 35% du parc). Rabat-Salé arrive deuxième avec 16%. Ces deux régions regroupent plus de 51% du parc auto, alors qu’elles n’abritent que 16% de la population. L’Oriental, Tanger-Tétouan et le Souss-Massa-Drâa sont respectivement troisième, quatrième et cinquième.
Le transport des marchandises poursuit sa croissance. Le nombre des certificats délivrés enregistre annuellement une progression de 25%. A fin 2006, ils se chiffraient à 19.246 et le parc de véhicules de transport de marchandise pour compte d’autrui s’établissait à 29.680 unités, maintenant ainsi une cadence de 20% de progression annuelle.
La prime à la casse ne séduit pas les transporteurs routiers
Le transport pour compte propre a enregistré une progression de 19% depuis 2005, et le nombre des certificats délivrés était de 24.902. A l’image du reste du parc, cette catégorie est frappée par la vétusté en raison du sous-investissement. Indésirables au guichet bancaire, les transporteurs ne se précipitent pas, à l’heure actuelle, pour souscrire au mécanisme d’aide au renouvellement prévu par le gouvernement. Le guichet devait recevoir les premières demandes début mars, mais il semble que, malgré la révision à la hausse de la prime à la casse, peu de transporteurs se précipitent. Durant l’année 2007, 71.753 véhicules de tourisme ont été retirés de la circulation. Pour les véhicules utilitaires, 10.333 ont été envoyés à la casse, dont 66 autocars et 9 autobus.
Le parc automobile a bien connu des changements. Il a enregistré une progression de 56% sur les dix dernières années, et presque 200% sur les deux dernières décennies. Les infrastructures routières n’ont pas suivi la tendance, les routes marocaines sont devenues, alors, des goulets d’étranglements, surtout dans les périmètres urbains, où la conduite relève, de plus en plus, d’un parcours du combattant. Casablanca en est le principal exemple.
Source : L’Economiste - Aziz El Yaakoubi
Ces articles devraient vous intéresser :