S’exprimant au nom des Marocains au sujet de cette « affaire » conclue par Moulay Hafid Alami (ministre actuel de l’Industrie), le PDG de BMCE-Bank of Africa, Othman Benjelloun, a affirmé : « Les Marocains en général n’ont pas apprécié cette cession ». Car pour Benjelloun, l’Afrique du sud est le pays africain « qui est le plus associé aux actions du Polisario ».
Loin d’en rester aux simples propos, Othman Benjelloun affirme qu’aucune collaboration n’est possible entre Saham Assurances et BMCE-Bank of Africa. Ce dernier a affirmé, selon Telquel : « Peut-être que le gouvernement de l’Afrique du Sud reconnaitra la souveraineté du Maroc sur le Sahara. A ce moment là, on applaudira pour que Saham reste sud-africain. D’ici là, ils n’ont pas notre concours ».
Et voilà Othman Benjelloun ramenant une philosophie –ou plutôt une éthique- spéciale monde des affaires, quand en outre il dit : « une société bancaire, ou d’assurance, ou industrielle comme OCP ou autre, ce sont des sociétés qui appartiennent à tous les Marocains, nous n’avons pas le droit de les céder, de les vendre ou de les donner à des étrangers ». Pour lui, il est intolérable que des investisseurs d’un tel pays hostile au Maroc soient « propriétaires d’une entreprise marocaine qui se trouve sur notre territoire ».
Le site marocain Leboursier écrit à ce sujet : « Un coup dur pour MHE (NDLR : Moulay Hafid Elalamy, ancien proprio de Saham) qui a toujours considéré Othman Benjelloun comme son mentor, et qui a justifié la cession de Saham Assurances par sa volonté d’utiliser l’argent pour créer un fonds d’investissement panafricain et de renforcer les relations économiques avec l’Afrique du Sud dans l’intérêt du Maroc ».
Soulignons en passant que le groupe de Othman Benjelloun vient d’annoncer « l’entrée prochaine d’un investisseur international dans le capital de BMCE Bank à hauteur de 200 millions de dollars, soit l’équivalent de 2 milliards de dirhams ». On peut dès maintenant supposer que ce n’est pas un investisseur Sud-Africain.