
Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 9,45 milliards de dirhams à fin janvier 2025, en légère hausse de 0,5 % sur une année, selon les données de l’Office des changes.
Une ONG néerlandaise a apporté son concours aux travailleurs étrangers résidant dans le pays, qui souhaitent lancer des projets dans leurs pays d’origine. International Entrepreneurship offre un large éventail de services destinés à aider les éventuels entrepreneurs et investisseurs à naviguer dans les couloirs de la bureaucratie et à s’assurer du financement de leurs projets.
L’organisation non gouvernementale néerlandaise International Entrepreneurship (IntEnt) aide les immigrants marocains et leurs familles à l’étranger à réaliser leur rêve de mettre en oeuvre leur propre projet dans leur pays d’origine. Pour ce faire, il leur propose une assistance à chaque étape de l’élaboration et de la mise en oeuvre du projet, de la formulation des concepts à la conduite des études, en passant par l’assurance des garanties nécessaires à obtenir des prêts bancaires.
Klaas Molenar, directeur de IntEnt, a déclaré à Magharebia que l’objectif de son organisation était "d’aider les travailleurs immigrés aux Pays-Bas à retourner dans leurs pays d’origine avec un avantage, en les aidant à utiliser les connaissances et les compétences acquises [à l’étranger], et de les aider à mener à bien leurs projets porteurs de richesses et de possibilités d’emploi dans leurs pays d’origine".
Et M. Molenar d’ajouter : "Je crois que les travailleurs immigrés ont de fortes chances de réussir dans les affaires. Le biculturalisme qu’ils ont acquis à l’étranger leur permet d’envisager de diverses manières les possibilités de travail et les opportunités qui s’ouvrent à eux dans leurs pays, en plus de leur fournir un carnet de relations à l’étranger et la capacité de mobiliser des ressources financières, techniques et logistiques."
Cela fait maintenant dix ans que M. Molenar a mis en place IntEnt, et son organisation bénéficie désormais d’un financement et du soutien de la Commission Européenne, du gouvernement néerlandais et d’un certain nombre d’organisations de la société civile. Il a expliqué : "Nous avons commencé avec un groupe de pays comptant de larges populations de travailleurs imigrés aux Pays-Bas, comme la Turquie, le Ghana, le Surinam, l’Ethiopie, l’Afghanistan et le Maroc, et nous continuons à nous étendre."
Il a ajouté que IntEnt avait choisi le Maroc comme site de sa première filiale à l’étranger au vu du dynamisme économique du pays et de son degré d’ouverture aux initiatives privées. De plus, l’organisation a encouragé des investisseurs étrangers non marocains à investir dans le pays.
Pour améliorer les conditions de financement des projets que parraine l’organisation au Maroc, IntEnt a créé un fonds de garantie doté de 200 000 euros de capital initial, géré en coopération avec l’entreprise marocaine Dar Ad-Damane. M. Molenar souligne que le principal obstacle que rencontrent les investisseurs lors de l’obtention de prêts bancaires au Maroc réside dans le fait de pouvoir fournir des garanties. Ce fonds s’est donc assigné pour mission de garantir 75 pour cent des prêts bancaires nécessaires à la mise en oeuvre de projets bénéficiant du soutein de l’organisation.
Asmae Idrissi, directrice de IntEnt Maroc, explique que "le nombre d’immigrants entrant chaque année au Maroc dans l’intention d’y lancer des projets économiques est en constante augmentation". Elle ajoute : "Nous recevons chaque année entre vingt et trente personnes, dont la moitié réussit à faire démarrer les projets."
Mme Idrissi, qui travaille depuis cinq ans avec des immigrants marocains vivant aux Pays-Bas, estime que le principal obstacle que rencontrent ces immigrants est la langue. Elle a expliqué à Magharebia que "près de 80 pour cent des Marocains vivant aux Pays-Bas sont originaires du nord du Maroc, où la langue amazighe rurale est prédominante. Ainsi, la plupart des Marocains vivant aux Pays-Bas, en particulier ceux des deuxième et troisième générations, ne parlent que l’amazigh rural, le néerlandais et l’anglais, considéré ici comme la seconde langue. Ils éprouvent donc des difficultés à s’intégrer dans les grandes villes du Maroc, comme Casablanca et Rabat, où l’arabe et le français sont prédominants."
Mme Idrissi souligne que les idées de projets présentés par les immigrants marocains aux Pays-Bas se distinguent par leur créativité et leur diversité, et qu’ils concernent le tourisme, la mode, l’industrie et le commerce.
Magharebia - Mawassi Lahcen
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