Après l’avoir annoncé en octobre dernier, le député Omar Balafrej, réputé pour son honnêteté et son sérieux au sein du parlement marocain, a confirmé son retrait du moins momentané, de la scène politique au profit de l’entreprenariat pour, dit-il, accompagner les jeunes porteurs de projets. Le député ne participera pas aux prochaines élections même s’il fait remarquer que sa décision n’est pas liée à ses différends avec la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib.
Expliquant sa position actuelle annoncée déjà en octobre dernier une longue interview à Al Ayam, citée par Médias24, le député de la circonscription Rabat-Océan, connu pour ses positions tranchées à l’hémicycle, assure que sa décision est plutôt liée à l’échec du projet de la FGD dont il est partie prenante depuis 2015 mais resté sans résultat six ans après.
« En 2015, on a promis un projet aux Marocains : la FGD, une union des gauches mais surtout une ouverture aux jeunes et à tous ceux qui rejettent les institutions. Ce projet devait se faire en 2016 puis en 2017. On est en 2021 et la fusion n’a pas encore eu lieu. Je considère donc que ce projet est mort. », détaille Balafrej. Et d’ajouter : « Je ne peux pas venir me représenter dans ces conditions. Je ne veux pas mentir aux Marocains. Les conditions ne sont pas réunies pour que je me présente. »
Élu en 2016 au bout d’une bataille électorale très serrée, Omar Balafrej a beaucoup fait parler de lui au sein de l’hémicycle par ses positions, son travail acharné au sein de la commission des finances et pendant les plénières où il disposait pourtant de peu temps de prise de parole.
L’élu populaire dont le retrait de la vie politique fera grand bruit au sein de la jeunesse et risque de bousculer les calculs au sein des FGD et du PSU, précise qu’il se remotive pour pouvoir se présenter à un nouveau mandat quand les conditions seront réunies.
Nabila Mounib à la barre
Indexée dans l’opinion publique comme la personne qui a poussé à la porte Omar Balafrej, la Secrétaire générale du PSU, une des composantes de la FGD, Nabila Mounib regrette ce choix de Balafrej et dit le respecter. Elle pense tout de même que l’élu a abattu un excellent travail au parlement et le parti a besoin de personne qui travaille. « Omar a fait un excellent travail au Parlement. Mais les relations humaines sont importantes dans la politique », conseille Mounib affirmant n’avoir aucune rancœur ni haine pour qui que ce soit.
Au sujet de la fusion des trois composantes de la FGD, elle précise que cette décision de fusion n’incombe pas à la seule personne du secrétaire général du PSU ajoutant en outre que les discussions se poursuivent au sein des instances des trois partis d’où émergent d’ailleurs certaines divergences qui bloquent l’exécution du projet de fusion.