Le Nord du Maroc touché par un léger tremblement de terre
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Les experts en géologie et les spécialistes des phénomènes sismiques naturels assurent qu’il n’existe aucun lien entre le tremblement de terre d’Al Haouz et la secousse tellurique qui a frappé la côte de la province de Driouch, ressentie par les habitants des villes du nord, dont Nador et Al Hoceïma, aux premières heures de la matinée de lundi.
Lundi, une secousse tellurique de magnitude 4,5 degrés sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistrée dans la province de Driouch, à 55 km au sud-ouest de la ville de Nador, dans la région de l’Oriental, a indiqué l’Institut national de géophysique (ING). La secousse, dont l’épicentre est situé au large de la province de Driouch, s’est produite à 01h 40min, a précisé le Réseau national de surveillance et d’alerte sismique. Survenue à une profondeur de 16 km, la secousse s’est produite à une latitude de 35.531 °N et une longitude de 3.502 °W. Selon les experts en géologie et les spécialistes des phénomènes sismiques naturels, cette secousse n’est que le résultat de la convergence des plaques africaine et eurasiatique et n’a donc rien à voir avec le séisme du 8 septembre 2023.
« Ces secousses telluriques ne sont pas liées au séisme d’Al Haouz, car ce dernier a son propre centre et foyer d’où le mouvement terrestre a commencé, et ce que les habitants d’Al Hoceïma et de Nador ont ressenti est loin des répercussions du séisme du 9 septembre dernier », affirme Mohamed Abarkan, expert en géologie et professeur de géologie à l’Université Mohammed V de Rabat dans une déclaration à Alayam24. Selon ses explications, ces secousses surviennent en raison de fractures et de failles causées par l’accumulation d’énergie due à l’absence de mouvement des plaques terrestres. « Parfois, il y a un grand frottement entre les plaques tectoniques, ce qui entraîne des séismes », a-t-il ajouté, notant que « les séismes existent toujours dans toutes les régions du monde, mais leur intensité varie ». Par ailleurs, Abarkan admet que le séisme d’Al Haouz continue de provoquer des répliques dans la région où il s’est produit, et que c’est un phénomène naturel.
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Abderrahmane Haradji expert en géologie et professeur de géographie physique, abonde dans le même sens. « Cette secousse est naturelle sans lien avec le séisme de l’Atlas-Al Haouz survenu le 8 septembre dernier, et n’en est pas une réplique, assure-t-il auprès du même média. Son occurrence est plutôt expliquée par sa localisation particulière, où la croûte terrestre est traversée par des fractures profondes, pas récentes, mais présentes dans la base rocheuse appartenant à l’ère géologique primaire, vieille de plusieurs centaines de millions d’années, réactivées périodiquement par le mouvement incessant et intermittent ».
Il a précisé que cette secousse tellurique s’est produite à minuit (27 mai 2024), à 45 km au nord-est de la ville d’Al Hoceïma, avec une magnitude légèrement supérieure à 4 sur l’échelle de Richter, et une profondeur focale de 10 km par rapport à l’hypocentre. Avec ces caractéristiques, la secousse s’est produite en mer Méditerranée, dans sa partie occidentale appelée Alboran, et qu’elle doit être considérée comme normale et habituelle en termes de contexte, de lieu, de temps et de magnitude, explique l’expert. Selon lui, au nord du Maroc, il y a une zone de convergence des deux grandes plaques, africaine et eurasiatique. « La vibration est un phénomène naturel et rien de nouveau ou d’étonnant, car c’est une zone engagée dans un processus de surrection depuis des dizaines de millions d’années (la région du Rif), voire plus de 200 millions d’années (la région alpine comprenant les unités atlasiennes et rifaines) », affirme l’universitaire.
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« La densité de l’activité sismique dans le nord (du Maroc) s’explique par la proximité de la collision entre les deux plaques mentionnées ci-dessus, entre lesquelles s’insère une petite plaque, la plaque d’Alboran. Cela explique également le calme relatif et continu du sud, en raison de son éloignement du foyer de tension nordique, et de sa connexion avec le bouclier africain stable au sud de l’unité de l’Atlas majeur et ses extensions à l’est en Algérie, en Tunisie et au-delà », note Haradji. Et d’ajouter : « Mais le fait que la région atlantique (ou méditerranéenne) soit séparée de son extension sud-atlantique par une grande fracture, et que les unités nord-atlasiques soient également encadrées par de grandes fractures principales, peut rendre les séismes autour de celles-ci parfois forts malgré leur rareté, comme la région l’a vécu avec le séisme de l’Atlas-Al Haouz et celui d’Agadir ».
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