Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).
Le Maroc se connecte avec une rapidité qui étonne. D’ici à fin 2012, le nombre d’internautes aura crû de 82% pour atteindre 12 millions contre 6,6 millions à fin 2008.
Cette prévision de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications n’est pas loin de celle émise par Nacer
Hajji, alors secrétaire d’Etat en charge des télécommunications dans le premier gouvernement de l’alternance dirigé par Abderrahmane Youssoufi (1998-2002), qui avait annoncé 10 millions d’internautes pour 2010, ce qui avait fait sourire beaucoup de ses collègues et de spécialistes.
Le marché lui a aujourd’hui donné raison. Les chiffres du premier trimestre ne sont pas encore disponibles, mais on sait que la demande évolue à un rythme très élevé. A fin 2008, on comptait 757.453 abonnés sachant qu’entre usage professionnel qui permet à des dizaines d’employés d’utiliser la même ligne et usage domestique pour lequel le nombre d’utilisateurs est de deux ou trois personnes, il faut multiplier le nombre de clients par près de 9 pour obtenir le parc d’internautes.
3G : 527% de croissance en un an
En tout cas, la demande continue de croître à deux chiffres. Actuellement, elle est essentiellement portée par la 3G qui comptait 268.000 abonnés à fin décembre 2008 contre à peine 42.700 en 2007, année au cours de laquelle elle a été également lancée en Europe. La croissance fulgurante de cette technologie est obtenue au détriment des autres types de connexions, principalement l’ADSL qui a commencé à s’essouffler pour se stabiliser autour de 482.000 clients, après avoir culminé à environ 488.000. Une légère désaffection à mettre sur le compte des particuliers, intéressés par la mobilité, plutôt que les entreprises qui presque toutes sont passées à l’ADSL.
Les trois opérateurs ont compris qu’il fallait s’attaquer à ce nouveau filon, la 3G en l’occurrence. Ils ont ainsi développé des packages comprenant un PC et un modem adossés à un abonnement ferme sur une période donnée. Pour ce genre d’offres, c’est Maroc Telecom, qui a pourtant tardé à investir le créneau de peur de cannibaliser ses produits Adsl, un segment où il est quasiment le seul intervenant -Wana dessert 0,37% de cette clientèle-, qui se montre le plus agressif. En effet, il est le seul à offrir un PC autour de 3000 DH sans abonnement et avec possibilité pour le client de surfer en fonction de son budget (prépayé).
Les liaisons louées continuent d’intéresser les grands comptes
Cependant, à fin 2008, il n’avait réussi à obtenir que 10,33 % du segment de marché contre 20,56 % pour Méditel et 69,11 % pour Wana qui caracole largement en tête. Ce dernier profite aussi bien de son avance, puisqu’il a été le premier à lancer l’offre combinée « clé 3G + mini PC portable » -mais avec obligation d’abonnement- à l’automne dernier, que de la possibilité donnée d’acquérir uniquement une clé 3G rechargeable à souhait. Bien entendu, il n’est plus le seul sur le créneau.
Hormis la 3G et l’ADSL, la demande pour les autres types d’accès à l’internet est négligeable ; elle ne représente que 0,86 % du parc d’abonnés. Dans ce groupe, on relève 2500 clients qui continuent à utiliser le bas débit, sans abonnement, via une ligne téléphonique. Les abonnés à ce même système sont au nombre de 3005, en recul de 17,38%, par rapport à 2007. Pour les liaisons louées, offrant un débit garanti qui intéresse exclusivement les grands comptes (entreprises et autres administrations), les abonnements ont augmenté de 13,7% en 2008, par rapport à l’année précédente, à 1076. En ce qui concerne le débit, 37,77% des clients de l’ADSL ont opté pour le 512 kbits/s et 22,12% pour le 1 méga. L’Anrt ne dispose pas encore des données relatives à la 3G.
Si l’on tient compte de toutes les offres, l’opérateur historique domine évidemment le marché de l’internet, dont la forte croissance n’est pas seulement due à la concurrence qui joue plus ou moins pleinement, mais aussi à des programmes initiés par les pouvoirs publics comme « Génie » qui vise à faciliter l’accès à internet dans les écoles, « Pacte » mis en place pour désenclaver les zones excentrées et « Nafida » destiné à équiper les enseignants.
Pour les prochaines années, les opérateurs continueront de tirer largement profit de l’internet. En revanche, l’évolution du taux de pénétration n’est pas sans conséquence sur les cybercafés qui ne sont plus que 8562 en avril 2009, après un pic de 11.584 en 2006.
Source : La vie éco - M. E.
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