Hachimi a fait cette déclaration lors du débat auquel elle a pris part à l’Institut Cervantès de Rabat consacré à l’islam et aux femmes. L’auteure de « El último patriarca » et « El lunes nos querrán », a indiqué à l’occasion que « la liberté sexuelle est l’une des libertés fondamentales de tout être humain et ce que nous ne pouvons pas avoir, c’est un féminisme limité », ajoutant que le féminisme islamique est « macho » parce que des versets du Coran établissent une supériorité de l’homme sur la femme. « C’est quelque chose qui est là et qui ne peut être nié », a-t-elle souligné.
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Pour l’auteure espagnole d’origine marocaine, la laïcité est le seul moyen de sortir les femmes musulmanes de leur situation actuelle, d’assurer la liberté de tous les citoyens et de construire une société égale, fait savoir EFE. « Cette séparation entre le religieux et le politique est essentielle pour une raison simple : au sein d’une société, nous avons le droit de choisir si nous sommes croyants ou non, mais si la norme générale qui organise cette société est religieuse, je n’ai pas cette liberté. Ils ont déjà décidé pour moi que je suis musulmane », a-t-elle expliqué.
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El Hachmi ajoute que les femmes musulmanes vivant en Occident sont obligées de cacher leur religion pour éviter d’être davantage victimes de discrimination ou de propos racistes. La professeure marocaine Fatiha Benlabbah ne partage pas son avis. Elle reproche à Hachmi le fait qu’elle donne « une image négative de la Marocaine et du Maroc dans ses interviews et écrits ». « La mission d’une écrivaine n’est pas de donner une bonne image d’un pays, mais d’exprimer la souffrance des gens », a réagi l’écrivaine espagnole.
La sociologue Rajae El Khamsi, qui a également participé au débat, a estimé que l’écrivaine victimisait la femme musulmane. Le sociologue marocain Abdesamad Dialmi, pour sa part, a insisté sur la nécessité de faire la distinction entre l’islam en tant que texte coranique et l’islam en tant que société musulmane diversifiée.