
Ces derniers mois, la fédération marocaine de football a réussi à arracher plusieurs joueurs binationaux à la France et l’Espagne notamment. Un exploit réalisé grâce à une stratégie bien huilée depuis plusieurs années.
Nabil Dirar est né - au Maroc - sous une bonne étoile. "Je suis l’aîné d’une fratrie d’onze enfants, relate-t-il. J’ai six frères et quatre sœurs. Dans la famille, j’ai toujours été chouchouté, entouré, comblé de cadeaux." Cet enfant d’Evere irradie : "Je suis tout le temps de bonne humeur. J’adore ma profession. Même l’entraînement me passionne. Le stress, ce n’est pas mon truc. Je joue pour m’amuser et pour gagner."
L’avez-vous déjà admiré lorsqu’il s’engage dans un slalom, ballon aux pieds ? Sa course est rapide, fluide, incisive, son dribble court, pur, irrésistible. Ce don, qui l’érige en esthète, il l’a cultivé sur l’asphalte. Il revendique, fier, l’épithète footballeur des rues qu’on accole parfois à son nom : "C’est là que j’ai appris à jouer. Même quand j’évoluais à Diegem, en D3, j’étais tout le temps dans la rue ou dans une salle que mes copains et moi louions pour nous exercer. Je m’appliquais à inventer de nouvelles astuces techniques. Au début, je misais beaucoup sur ce don. J’adorais garder le ballon, créer le danger dans le camp adverse. C’est à Westerlo que j’ai appris qu’on jouait à onze."
Le long de sa ligne de touche, Nabil Dirar se perd parfois dans trop de dribbles. Il le sait. Il s’efforce d’amender son individualisme qui fit dire au début à Ivan Leko, sur le ton de la plaisanterie, qu’il allait demander à l’arbitre de pouvoir disposer de deux ballons pour disputer un match. "L’entraîneur m’incite à accélérer, à gagner du terrain chez l’adversaire pour mieux distiller la dernière passe. Souvent, j’hésite à le faire. Pourtant, je suis très collectif... en pensée. Ma première idée est de délivrer un service. Mais si je vois un adversaire proche de mon partenaire, j’ai tendance à conserver le ballon pour éviter de le mettre en difficulté. Je préfère me faire conspuer plutôt que de gêner mon équipier."
Jacky Mathijssen aimerait aussi que son médian "rentre dans l’axe en dribbles et tire au but pour clôturer l’action". De son propre aveu, Nabil Dirar ne le fait pas suffisamment.
Nabil Dirar, qui a préféré se lier à Bruges plutôt qu’à l’Ajax car "il avait donné sa parole au Club", est ravi de son choix : "La grande différence avec Westerlo, c’est la pression. Ici, on n’a pas le droit à l’erreur. On doit gagner tous les matches."
Ambitieux mais modeste, Nabil Dirar confesse : "Qui suis-je ? Je suis un joueur qui vient de nulle part. Qui a été béni par les dieux du foot. Tout est allé très vite pour moi. Trop vite, peut-être..."
Source : La Dernière Heure - Michel Dubois
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