À Thuré, le coronavirus bouscule les pratiques traditionnelles des musulmans soufis

17 mai 2021 - 15h40 - France - Ecrit par : S.A

À Thuré, les musulmans soufis peinent à danser et chanter l’amour de Dieu comme avant en raison de la pandémie de Covid-19. Ils promettent une « fièvre du samedi soir » une fois que les gens seront vaccinés et que le fils du cheikh marocain Sidi Mohammed Mokhtar Habri, leur prochain guide spirituel, arrivera en France.

« C’est très compliqué. On a arrêté de se voir ou presque pendant un an. Quand on a enfin pu se voir, c’était avec les masques, le gel, la distanciation. On a dû modifier notre façon de faire, notamment pour les danses : au lieu d’être rapprochés les uns des autres, main dans la main, on est écarté de 3 ou 4 m. On se voit une fois par semaine, mais on n’est plus aussi nombreux : 2 ou 3 contre 20 ou 30 avant », a déploré Abdelhali Derouiche, vice-président du Cercle de réflexion derkaouia habria. Créée le 7 mai 2014, cette confrérie est dédiée à l’adoration de Dieu à travers des chants et des danses.

Le coronavirus n’est pas uniquement ce qui empêche les musulmans de pratiquer le soufisme. Il y a également le décès le 2 avril de leur guide spirituel et maître soufi, le cheikh marocain Sidi Mohammed Moktar Habri, fait savoir Centre Presse. « Son fils, Sidi Mohammed Ali Habri, lui succède, annonce Abdelhali Derouiche. Il a 27 ans. Il a une première formation d’imam. Il a appris le coran par cœur. Il a fait l’école supérieure de la jurisprudence islamique ». Aussi, fait-il savoir qu’il gère au Maroc, la Zaouia, une confrérie d’adoration de Dieu. « Il est à la fois guide spirituel et conférencier », a-t-il ajouté. L’arrivée du nouveau cheikh à Thuré est prévue en septembre.

Les musulmans soufis espèrent pouvoir reprendre leur activité après la crise. « On devrait avoir un peu plus de monde avec la fin du ramadan et aussi surtout une fois que les gens seront vaccinés, espère Abdelhali Derouiche. Il nous manque des jeunes dans l’association qui compte surtout des 50 et 60 ans. » Un retour à la normale leur sera également profitable. « Ça sera la fièvre du samedi soir une fois tout le monde vacciné !  », promet Abdelhali Derouiche.

En attendant, les musulmans soufis s’attendent à ce que les travaux de la maison soufie soient achevés.

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