Les musulmans sont victimes de racisme en Europe, et notamment en Belgique, en France et en Espagne, où ils font les frais de lois et de politiques restrictives et discriminatoire. C’est ce qu’affirme Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, qui appelle les pays européens à interdire la discrimination fondée sur la religion.
Cette défiance à l’égard des musulmans, souvent exploitée par les partis politiques, est très perceptible en France et en Belgique, où des lois prévoient depuis 2011 une amende ou un "stage de citoyenneté" pour les femmes portant un voile intégral dans l’espace public", écrit le commissaire dans une lettre publiée sur le site de l’instance paneuropéenne.
Nils Muiznieks condamne aussi une loi anti-terroriste interdisant le port du voile intégrale pour des raisons sécuritaires en Italie. Des mesures similaires ont été également observées en Autriche, en Bosnie, au Danemark, aux Pays-Bas et en Espagne, fait savoir Muiznieks.
La Suisse où l’interdiction de construction des minarets avait fait l’objet d’une consultation populaire en 2009, est aussi visée par le commissaire européen, qui pointe du doigt des pays comme l’Autriche, la Bulgarie, ou la Belgique, où les musulmans sont exploités à des fins électoralistes.
Les musulmans "se heurtent régulièrement à diverses formes de préjugés, de discriminations et de violence", dans des pays européens où l’on évoque souvent l’échec du multiculturalisme regrette Muiznieks, qui revient aussi sur les contrôles d’identité au faciès abusifs.
Le commissaire appelle à un "printemps européen" et soutient qu’il "est temps de reconnaître que les musulmans font partie intégrante des sociétés européennes et qu’ils ont droit à l’égalité et à la dignité".