Moumen Smihi à la cinémathèque de Tanger

6 avril 2009 - 17h55 - Culture - Ecrit par : L.A

Moumen Smihi, né à Tanger en 1945, est l’un des pionniers du cinéma moderne marocain, aux côtés de Tazi, Bennani, El Maanouni, et Ferhati. Pour ces jeunes cinéastes, il s’agissait alors de proposer une alternative au cinéma de genre, en tournant des films qui imposent le cinéma comme art et non plus simplement comme divertissement.

Dès son premier court-métrage "Si Moh pas de chance" (1970), Smihi s’affirme comme l’un des jeunes cinéastes marocains les plus prometteurs. Promesse tenue avec "El Chergui", qui apporte à son auteur une reconnaissance internationale.

Aujourd’hui encore "El Chergui" ou "Le silence violent" (1975) brille d’une aura particulière dans l’histoire du cinéma marocain en raison de ses propositions formelles qui le place d’emblée dans le sillage des cinématographies les plus avancées. Film d’une singulière modernité, "El Chergui" qui se déroule à Tanger en 1954, s’affirme comme une réflexion sensible et subtile sur la question de l’aliénation et de la place des femmes dans la société.

À l’occasion de l’hommage que nous lui rendons à travers plusieurs de ses films, Moumen Smihi présente au cinéma Rif son dernier long-métrage "Les Cris de Jeunes Filles des Hirondelles".

Trois questions à Moumen Smihi

Cette rétrospective s’ouvre avec "Chroniques marocaines", inédit ici, qu’en pensez vous ?

Plaisir et intérêt plutôt que le public marocain connaisse un film qui a été vu à Paris, à Londres, à Washington, à Amman, à Milan… Beaucoup de films de l’histoire du cinéma ne sont jamais sortis en salle dans plusieurs pays, de grands films que la révolution numérique permet aujourd’hui au spectateur d’en assurer « la sortie » grâce au magique DVD.

Quelle est la place de "Tanger" au sein de vos films ?

Celle de Dublin dans les livres de James Joyce, ou de New York dans les films de Woody Allen, entre autres... Pas pour me comparer aux grands, mais pour dire qu’on parle le mieux de ce que l’on connaît le plus, cette territorialité où depuis l’enfance on déchiffre tous les sens du monde, l’amour de la vie, l’amour tout court, les passions de la cité, le devenir, la mort, la multiplicité des langues et des cultures, le destin des hommes de vivre ensemble coûte que coûte.

Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur votre parcours et sur celui du cinéma marocain ?

Chaque nouveau film est pour moi un premier film, autant de passion, de souci de recherche, recherche du nouveau, d’approfondissement, en en assumant tous les risques.

Le cinéma marocain est une branche du cinéma arabe : le classicisme égyptien a été suivi dans les années 60 par le nouveau cinéma arabe dans plusieurs pays ; notre grande tâche est de réussir la greffe du cinéma sur la culture arabe, comme Taha Hussein et Naguib Mahfouz ont réussi l’introduction de la critique littéraire moderne et du roman dans la magnifique littérature arabe.

Source : communiqué

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Tanger - Moumen Smihi

Ces articles devraient vous intéresser :

Rachida Brakni n’a pas forcément apprécié son tournage au Maroc

Rachida Brakni a partagé son expérience mitigée sur le tournage du film « Lonely Planet » (Netflix) au Maroc. Ce projet, qui l’a vue donner la réplique à des stars internationales comme Laura Dern et Liam Hemsworth, s’est révélé en demi-teinte pour la...

Dounia Boutazout sous le feu des critiques : sa réponse cinglante

Critiquée par ses collègues pour son apparition dans plusieurs séries et films programmés durant ce mois de ramadan, l’actrice marocaine Dounia Boutazout répond via un post sur son compte Instagram.

Jamel Debbouze lance "Terminal", 25 ans après "H"

L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze retrouve son confrère Ramzy Bedia dans le cadre d’un nouveau projet pour Canal+. Le duo est connu pour son rôle dans la série à succès H (1998-2002).

Gad Elmaleh cherche l’amour… même sur les applis

À bientôt 54 ans, l’humoriste et acteur maroco-canadien Gad Elmaleh est en quête d’amour, et il n’hésite pas à tenter les applications de rencontre.

Buzz, fric et clashs : La (mauvaise) recette des artistes marocains

De plus en plus d’artistes marocains se tournent vers les réseaux sociaux, notamment Instagram et TikTok, pour interagir avec leur public et générer des revenus. Cette tendance suscite toutefois des critiques, certains pointant du doigt le recours à...

Tournages étrangers au Maroc : des revenus en forte hausse

Les revenus issus du tournage de films étrangers au Maroc ont connu une forte augmentation.

L’actrice marocaine Fadila Benmoussa annoncée morte

Sur la toile, des rumeurs font état du décès de la célèbre actrice marocaine Fadila Benmoussa. Qu’en est-il réellement ?

Jamel Debbouze déclare sa flamme à Mélissa Theuriau

Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.

Sur Al Oula, une scène jugée humiliante pour l’homme marocain

L’actrice Sahar Seddiki essuie des critiques de la part des internautes à cause d’une scène de la série dramatique et sociale « Jarah Qadim » (“Une ancienne blessure”), diffusée sur la chaîne Al Aoula pendant le ramadan, la montrant en train de...

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.