"La classe moyenne au Maroc ne se contentera pas éternellement d’un pluralisme artificiel. (...) Le Maroc et la Jordanie tentent de répondre à leurs citoyens en libéralisant plutôt qu’en démocratisant. Le régime marocain a ouvert le champ politique de façon maîtrisée, dans le cadre d’un discours politique prétendument libéral, visant à maintenir le statu quo", écrit le prince Moulay Hicham, cousin germain du Roi Mohammed VI, dans un article paru dans le New York Times.
Les réformes constitutionnelles au Maroc comme en Jordanie visent principalement à garantir la stabilité des régimes en place, estime le prince Moulay Hicham, pour qui les classes moyennes dans ces pays ne veulent pas la révolution, mais la mise en œuvre de réformes assurant une transition vers une monarchie constitutionnelle.
Le peuple veut un nouveau système de gouvernance, qui incarne l’esprit de la démocratie, tout en conservant le rôle historique de l’institution monarchique au sein de ces sociétés. La voie pour réaliser le changement peut être tumultueuse et souvent semée d’embûches, mais ce changement est nécessaire pour calmer la colère de la classe moyenne dans ces pays.
Même si ces monarchies ont organisé de nouvelles élections législatives, les réformes engagées restent limitées et visent principalement à conserver le pouvoir à l’intérieur du palais, écrit Moulay Hicham.
Dans une interview accordée au Nouvel Obs en décembre dernier, Moulay Hicham soulignait que "le régime politique marocain est autoritaire" et n’est pas à l’abri du printemps arabe. Il avait alors affirmé que la nouvelle constitution ne visait qu’"à désamorcer la menace qui pesait sur la monarchie", appelant à cette occasion les Marocains à "barrer la route au Makhzen".