Le Maroc et Israël renforcent leur coopération
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Le prince Moulay Hicham martèle que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël ne peut pas reposer sur un marchandage pour la reconnaissance américaine de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental.
« Cette reconnaissance mutuelle a soulevé d’intenses critiques dans des milieux divers, qui reprochent au Maroc d’avoir exploité la situation de deux peuples sans État : le Maroc braderait les Palestiniens en échange de la consolidation de sa position au Sahara occidental, dont le statut n’a pas encore été déterminé par le droit international. Ce récit géopolitique ne rend néanmoins pas compte de la perspective marocaine. Le Maroc ne considère pas que la question du Sahara occidental et celle de la Palestine puissent faire l’objet d’un marchandage réciproque », déclare-t-il dans une tribune publiée par L’Obs.
Selon le prince Moulay Hicham, les deux situations sont de tristes héritages du colonialisme occidental, mais chacune a sa spécificité et pose des défis propres. « La tâche essentielle pour le Maroc est de résoudre chaque conflit de la manière la plus juste », pense-t-il, faisant remarquer que le contexte du Sahara occidental n’est pas équivalent à la tragédie palestinienne.
« Les Palestiniens ne sont pas citoyens d’Israël, alors que les Sahraouis sont citoyens marocains, même si certains refusent ce statut. L’annexion de la Palestine par Israël rend impossible toute citoyenneté future. Elle l’a privée de l’autonomie et de sa capacité à s’autoadministrer, en violation des accords d’Oslo qui se fondaient sur la mise en place d’une confiance réciproque dans la perspective de la création d’un État palestinien », explique-t-il.
Le cousin du roi Mohammed VI rappelle par ailleurs que l’ouverture du Maroc au principe d’une normalisation avec Israël vient de loin, d’un point de vue historique. Selon ses explications, il y a, depuis l’aube de la monarchie alaouite, une longue et riche tradition d’engagement de la dynastie envers le judaïsme et la judéité. Mieux, la Constitution marocaine reconnaît l’héritage du judaïsme comme partie intégrante de l’identité nationale. Ce qui amène le prince Hicham à affirmer que les événements actuels inscrivent le roi Mohammed VI dans la ligne de son grand-père et de son père. Il note que le souverain a fait un pas de plus au processus de rapprochement.
« Il serait important que sur des questions aussi essentielles le peuple marocain puisse s’exprimer et que la liberté d’opinion soit pleinement reconnue », soutient le prince Hicham. « Le Maroc considère qu’une authentique réconciliation avec Israël ne peut pas reposer sur un marchandage. Cela doit relever d’un processus qui respecte aussi les droits du peuple palestinien. Cette constante traverse toute notre histoire », conclut-il.
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