Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.
Accusées notamment de détournements, deux ex-stars de la gestion locale à Casablanca ont été écrouées. En attendant que la Justice se prononce, c’est donc un message fort qui est adressé aux candidats potentiels.
Mais ce message risque de n’être qu’un faux-fuyant symbolique, et les arrestations de simples opérations spectaculaires, si nous n’en tirons pas les enseignements qu’il faut. Ce volontarisme vient certes conforter les efforts déployés par le Maroc en matière de moralisation de la vie publique. C’est en mettant le holà à ce climat d’affairisme que l’on recrédibilise la gestion locale, voire la démocratie tout court. Il faut saluer le patient travail mené par les services judiciaires qui sont parvenus à dénouer les tortueux circuits de financement qui conduisent aux personnalités impliquées dans ces scandales. Maintenant, la solution de facilité serait de dire : laissons-les faire leur travail, partant du principe que les auteurs de ces malversations se feront tôt ou tard épingler. Ce serait une grossière erreur car cela revient à sous-traiter les problèmes.
Au contraire, en renforçant les mécanismes de contrôle en amont, nous pouvons peut-être contribuer à booster l’élan d’assainissement. Ces efforts, la classe politique, première concernée dans cette affaire, doit veiller à les accompagner à travers des actions de toilettage. D’abord, en décortiquant soigneusement le profil des personnes qui la représentent pour la gestion des deniers publics. Ensuite, en donnant l’exemple et en faisant jouer la transparence.
Aujourd’hui, il est inconcevable que les finances des partis soient gérées dans la plus grande opacité. S’il faut rendre des comptes, alors tout le monde doit respecter les règles du jeu.
Mohamed BENABID l’economiste
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