« Les services de sécurité estiment que cet homme doit être considéré comme un danger actuel, réel et sérieux pour la sécurité nationale. On parle ici d’extrémisme et d’ingérence », insistait Sammy Mahdi, secrétaire d’État à l’asile et à la migration, qui a retiré à Mohamed Toujgani son permis de séjour. Il est reproché à l’imam principal de la mosquée Al Khalil des propos tenus dans une vidéo datant de 2009 mais publiée en 2019, dans laquelle il appelait à brûler « des sionistes oppresseurs ». Dans une déclaration, le responsable religieux récuse ces accusations qui n’ont « aucun fondement ».
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« Je rappelle que je vis en Belgique depuis 40 ans, durant toutes ces années, l’ensemble de mon travail a été de soutenir le vivre-ensemble et le dialogue inter-religieux. Chaque fois que des tensions apparaissaient au sein de la société bruxelloise ou belge, nous étions en première ligne pour alerter les parents et calmer les esprits des jeunes. […] Et cette position que je défends est largement documentée. Lors des attentats de Bruxelles, nous avons été frappés en plein cœur et encore une fois, nous étions présents. J’avais d’ailleurs à cette occasion donné un prêche contre le terrorisme. La Belgique fait partie de mon identité, il s’agit de mon pays, j’y ai vécu davantage que le Maroc, mon deuxième pays », a-t-il déclaré.
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Suite à l’annonce de l’expulsion de Mohamed Toujgani de la Belgique, une pétition a été lancée en ligne pour non seulement soutenir l’imam marocain, mais également pour demander des réponses au secrétaire d’État. « J’ai sillonné de nombreuses mosquées. Ils ont entendu mes discours, et c’est pour cela qu’aujourd’hui ils me soutiennent même si je n’ai rien demandé, c’est à leur propre initiative et je les en remercie […] Mais il est clair qu’ils ne peuvent rester silencieux devant une telle injustice, car c’est une injustice flagrante. Qu’on demande à toutes ces personnes si je constitue une menace pour qui que ce soit ou pour la sécurité nationale […] », a-t-il poursuivi, assurant qu’il n’a jamais été un danger pour la sécurité nationale.
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Mohamed Toujgani fait savoir par ailleurs qu’il a appris qu’il a été « radié de la commune » lorsqu’il a demandé « une attestation de résidence ». Non content du traitement dont il a fait l’objet, il entend faire appel de la décision du secrétaire d’État, car cette décision, dit-il, le prive de ses libertés et droits fondamentaux. « Cette décision m’a causé beaucoup de problèmes : elle m’a séparé et éloigné de mes enfants et petits-enfants, elle m’a séparé des personnes que je côtoie et avec qui j’échange beaucoup, elle m’a éloigné de la mosquée. »