Cette détermination a été réitérée, hier 25 février à Rabat, lors d’une conférence de presse organisée par les fondateurs du réseau.
Ils estiment que le projet de loi constitue "une grave remise en cause des avancées effectuées dans les domaines des libertés". Pour eux, "le Maroc se trouve aujourd’hui à un carrefour : il y aura "l’avant et l’après-loi antiterroriste".
"Le problème, estime Abdelhamid Amine, président de l’AMDH, c’est que la notion de terrorisme est très vaguement définie dans le projet de loi 03/03, ce qui ouvre la porte à tous les abus". Sur ce point, les membres du réseau reprochent au législateur de vouloir "légaliser le phénomène d’atteinte aux procédures légales perpétrées depuis quelques mois par les services de sécurité".
En outre, poursuit Abdelhamid Amine, "la législation pénale marocaine est suffisamment outillée pour réprimer toute atteinte à sa sécurité ou à celle de ses citoyens". C’est d’ailleurs ce que Rabat, elle-même, a assuré lors d’une réunion de l’ONU en avril 2002. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Pour les membres du réseau, "le Maroc est en train de succomber aux pressions américaines qui veulent imposer au monde entier la priorité numéro un de leur politique", à savoir la lutte contre le terrorisme.
Créé par plusieurs ONG et partis politiques, le réseau a également décrété le vendredi 28 février, "journée nationale de protestation" contre le projet de loi 03/03.
Plusieurs sit-in seront organisés dans les principales villes du Maroc devant les provinces et préfectures. Les sections locales du réseau remettront aux gouverneurs et walis une pétition contre l’adoption du projet de loi.
Les parlementaires sont la principale cible de sensibilisation. Le réseau compte énormément sur eux lors du vote en séance plénière.
La création du réseau national contre le projet de loi antiterroriste a été décidée le 19 février dernier par 14 associations, syndicats et partis politiques. Ces fondateurs sont aujourd’hui beaucoup plus nombreux : pas moins d’une quarantaine. Il y a notamment, l’AMDH, l’Ordre des avocats, Amnesty International (section Maroc), Attac Maroc, le SNPM, le CMDH, le SNE-Sup, l’UMT et la CDT. Plusieurs partis politiques ont également adhéré à ce mouvement. C’est le cas du PJD, de l’Istiqlal, du PADS, du CNI, d’Annahj Addimocrati et du GSU.