Les mineurs préfèrent la rue à un retour au Maroc

20 août 2021 - 15h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

De nombreux mineurs se sont évadés des centres d’accueil pour éviter d’être rapatriés au Maroc. Ils préfèrent vivre dans les rues de Ceuta que de retourner au Maroc où, disent-ils, il n’y a aucun avenir.

Certains mineurs assurent que leurs familles leur déconseillent de revenir au Maroc. C’est pour cette raison qu’ils préfèrent rester en Espagne, peu importent les difficultés. « Nous ne sommes pas plus mal lotis ici. Au Maroc, soit tu es en prison, dans une tombe ou accro à la drogue », affirme l’un d’eux à RTVE. Un autre tient à rejoindre son frère qui poursuit ses études en Espagne et vit dans de meilleures conditions.

À lire : Les mineurs marocains fuient des centres d’accueil en Espagne

Ces mineurs, âgés entre 13 et 16 ans, préfèrent donc vivre dans la rue où ils dorment à la belle étoile et mendient pour se nourrir. Ils se cachent généralement dans la zone portuaire et guettent la moindre occasion pour se faufiler dans un camion ou un navire et traverser le détroit.

Les habitants de Ceuta expriment leur générosité à ces mineurs en leur donnant de la nourriture et des vêtements. Ces derniers assurent qu’ils ne seraient pas partis des centres si les conditions d’hébergement étaient bonnes. « Avec la Croix-Rouge, tout se passait bien, mais maintenant les choses sont différentes », déplorent-ils.

À lire : Des ONG espagnoles dénoncent l’expulsion des mineurs marocains

Depuis vendredi dernier, quinze mineurs sont rapatriés chaque jour des centres vers le Maroc. L’opération, conduite par le ministère de l’Intérieur espagnol, est dénoncée par le Médiateur, l’ONU et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme qui ont demandé sa suspension, soulevant l’illégalité de la procédure. La justice a fini par suspendre ces retours collectifs et demandé des explications au ministère de l’Intérieur.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Le président de Ceuta tient au retour des 700 mineurs restants au Maroc

Le président du gouvernement de Ceuta, Juan Vivas (PP), a insisté lundi sur la nécessité de procéder au rapatriement des 700 mineurs marocains qui continuent d’errer dans la...

La photo d’un Marocain parmi les meilleures de l’année

L’agence Reuters a sélectionné la photo d’Achraf parmi les meilleures photos de cette année 2021. Le mineur marocain arrivé en mai à Ceuta sur une planche de fortune fabriquée...

Presque la totalité des mineurs marocains à Sebta refuse de rentrer au Maroc

La plupart des mineurs marocains arrivés en mai à Ceuta affirment avoir subi des violences physiques, des abus et mauvais traitements au Maroc. Pour cette raison, ils ne...

Des mineurs rapatriés au Maroc reviennent à Ceuta

Quatre mineurs marocains seraient revenus à Ceuta alors qu’ils avaient été déjà rapatriés au Maroc et remis à leurs familles. La police est actuellement à leur recherche.

Ces articles devraient vous intéresser :

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Booder se confie sur ses problèmes de santé

Invité sur l’émission Une heure avec… diffusée sur RFM, l’humoriste franco-marocain Booder a fait d’étonnantes révélations sur son enfance. Il a été très malade lorsqu’il était jeune.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

Le séisme survenu dans la province d’Al Haouz vendredi 8 septembre pourrait entrainer une multiplication des mariages de mineures, craignent les femmes sinistrées dormant désormais avec leurs filles sous des tentes dans des camps.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...