L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.
La question des mineurs marocains en situation irrégulière en Espagne continue d’alimenter la polémique entre les autonomies et le gouvernement central. L’Andalousie, la région la plus concernée par la question, hausse le ton. Elle accuse le gouvernement d’avoir commis une “imprudence” en annonçant son accord avec le Maroc et visant le rapatriement de tous les mineurs installés illégalement dans la péninsule.
En conséquence directe de cette “imprudence”, affirment les responsables de la Junta, les centres d’accueil se vident progressivement. Une quarantaine de pensionnaires candidats potentiels au rapatriement ont déjà quitté les centres de l’Andalousie et se sont évanouis dans la nature. La crainte d’être refoulés gagne aussi ceux qui sont déjà parvenus à prendre pied dans la société espagnole. “Il y a des mineurs qui se sont déjà intégrés dans la société, qui mènent une vie normale, qui ont peur d’être arrêtés et refoulés”, affirme Alfonso Perales, conseiller du gouvernement de la “Junta de Andalucía” ; ceux-ci se sentent de plus en plus menacés par une éventuelle expulsion.
Aussi dans ce cas comme dans d’autres, affirme le conseiller du gouvernement autonome de l’Andalousie, le gouvernement de Madrid s’est prêté à un jeu de propagande sans doute pour démontrer la force et la fermeté avec lesquelles il a l’intention de mener à terme sa politique de l’émigration.
Alfonso Perales va plus loin en proposant au gouvernement central, affirme Europa Press, qu’il “centre tous ces efforts consacrés à l’appui de la politique de Bush à améliorer ses relations avec son voisin du Sud”.
Pour ce qui est du nombre exact des mineurs marocains vivant en Andalousie, qui vont faire incessamment objet de rapatriement comme le stipule l’accord entre les deux pays, le responsable andalou se dit incapable de fournir des chiffres exacts. Le séjour dans les centres d’accueil, explique-t-il, n’étant aucunement une forme d’incarcération, il est courant que les pensionnaires les quittent dès qu’ils trouvent un travail régulier ou irrégulier. Il n’en reste pas moins qu’en 2002, quelque 1676 nouveaux pensionnaires se sont inscrits dans les différents centres d’accueil de l’Andalousie, contre seulement 1410 une année auparavant. Au 31 décembre 2002, ces centres accueillaient quelque 250 émigrés mineurs alors qu’ils en comptaient 296 pendant la même période en 2003.
Le conseiller de la Junta qui intervenait à la fin de la semaine dernière dans le cadre de la “Foire andalouse de l’émigration”, constate, rapporte Europa Press, qu’en plus de la question des mineurs réglée par un accord entre l’Espagne et le Maroc, il reste encore plusieurs questions en suspens en matière d’émigration. La plus
responsable andalou, relève de la nécessité de recruter une main-d’œuvre temporaire à partir du Maroc pour des périodes de travail limitées tout en garantissant à ces ouvriers, durant leur séjour en Espagne, des conditions de vie adéquates.
Rappelons qu’en plus de l’accord signé entre les deux pays relatif au rapatriement des mineurs non accompagnés vivant illégalement sur le territoire espagnol, les autorités judiciaires avaient décidé, il y a quelques mois, d’autoriser le refoulement vers les frontières des jeunes âgés de plus de 16 ans.
Les deux décisions, loin de faire l’objet d’un consensus, continuent de partager la société espagnole. Des contestations ont fusé de partout. Des organisations politiques, syndicales et de défense des droits de l’Homme ont considéré aussi bien l’accord que la décision de la justice comme une régression flagrante en matière de protection des droits des mineurs.
Tahar Abou El Farah pour libération
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