Azergui indique que même si cette attaque terroriste a été un choc pour les Marocains, "quelque part ils s’y seraient attendus", car selon lui de nombreux "signes avant-coureurs" laissaient présager une dérive sécuritaire dans le pays.
L’auteur du livre "Le Maroc face à l’islamisme" revient dans son interview au Monde sur la libération massive du 14 avril dernier, de détenus salafistes, dont Abdellatif Zahraoui, qui s’était attaqué au lendemain de sa relaxation, avec un sabre à des clients du café Al Hafa à Tanger, tuant un Marocain et blessant un touriste français.
Le choix de Marrakech, de la place Jamaâ El Fna et du café Argana précisément, est un acte délibéré qui vise à porter atteinte à "ce morceau d’Europe au cœur du Maroc", où vivent plus de 35.000 Français, qui ont transformé la ville en "un grand bordel", explique Lhoussain Azergui reprenant les propos de certains islamistes.
Les islamistes veulent le départ de Mohammed VI et pour le déstabiliser, ils projettent de priver le pays de sa manne touristique, et ce à un moment ou les touristes qui allaient se diriger vers des pays comme la Tunisie ou l’Égypte se tournent vers le Maroc.
L’auteur, qui prévoit un "énorme coup de filet dans les milieux islamistes" et l’interdiction de manifestations, éloigne les thèses qui accusent l’état de manipulation. Le Royaume, estime-t-il, a franchi d’importantes étapes cette dernière décennie. Cet attentat risque de ralentir le processus des réformes.
Lhoussain Azergui, qui s’attend à d’autres attentats, prédit une union sacrée entre la monarchie et le Mouvement du 20 février pour combattre le terrorisme.