Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Pour organiser un salon de l’immobilier, il n’y a pas mieux que Marrakech. En ce domaine, le secteur explose littéralement, boosté par le tourisme. Ainsi, Sakane Expo est annoncé pour avril prochain. Organisé par TM Développement, en partenariat avec Couleurs Com et KMT Voyages, ce salon cible les institutionnels, promoteurs, professionnels du secteur et particuliers…
Bref, « tous ces acteurs de l’immobilier y seront présents pour créer une plate-forme de rencontre entre les différents intervenants », indique Mounir Tazi, de TM Développement. Ainsi, plus d’une centaine d’exposants sont annoncés représentant les différents segments du secteur. Objectif : offrir un panorama complet à tous ceux qui souhaitent investir ou devenir propriétaire. Le concept qui sera appliqué à ce salon est basé sur une exposition, des journées d’études et des soirées de relations publiques ; un environnement propice pour concrétiser des affaires.
Mais peut-on encore parler de bonnes affaires quand les prix atteignent des records jamais égalés ? En effet, le m2 se négocie autour des 25.000 DH dans les zones R+5. « Et les prix ont encore augmenté en 2007 », selon l’Association des promoteurs immobiliers (Alpim). Il est vrai que l’arrivée de grands investisseurs dans ce domaine a contribué à faire flamber les prix dans la cité. La demande reste très forte sur ce segment ainsi que le gros appétit des lotisseurs et aménageurs. « Le secteur a besoin d’une régulation. Il s’agit aussi d’empêcher des établissements publics comme Al Omrane de glisser vers le haut standing. Mais la spéculation est trop forte », estime cet autre professionnel. « Le déficit en logements est pourtant évalué actuellement à 32.000 unités. Et le problème s’aggrave chaque année », déplore Adil Bouhaja, président de l’Alpim.
A sa manière, les pouvoirs publics tentent de calmer cette effervescence en urbanisant trois nouveaux espaces pour renforcer l’offre de la ville nouvelle de Tamansourt. Il s’agit de Loudaya (120 hectares), une zone d’habitat sur 3 niveaux. Prévue également l’urbanisation de nouveaux espaces à Chichaoua. 32 hectares sont réservés à cet effet. Le troisième espace est sis à Tahannaout, entre Marrakech et l’Ourika sur 900 hectares et comprend des R+2 et une zone villas. Malgré cela, l’offre reste saturée. La ville étant victime de son succès.
Par ailleurs, les promoteurs attendent impatiemment que le camp Roul qui est aujourd’hui zone rouge soit libéré (cf. www.leconomiste.com). Ce site est composé de douars dont les habitants doivent être délocalisés, ce qui permettrait de dégager un pôle à urbaniser de 450 hectares. Un bureau d’études Metropoli est chargé de mener une réflexion pour un aménagement convenable.
En zone rouge aussi, l’ancien quartier industriel (douar Al Askar) aujourd’hui désaffecté et qui fait l’objet de convoitises chez de nombreux promoteurs.
Flambée des prix
En termes de tarifs et prix de l’immobilier, Marrakech atteint des sommets vertigineux. Par quartier, dans le Guéliz par exemple, le prix du m2 nu oscille entre 11.000 et 22.000 DH. Le m2 construit dépasse les 12.000 DH. Face à une demande aussi forte, que ce soit pour le terrain nu ou encore le construit, les spéculations ont été telles que dans des quartiers périphériques, les prix ont atteint les 7.000 DH/m2 construit.
Pour les zones villas, le terrain nu se vend aux alentours de 4 à 5.000 DH/m2. C’est le prix affiché dans le quartier Targa. Construite, une villa de 300 m2 peut être vendue à partir de 5 millions de DH. Les villas type beldi ont actuellement la cote. Leur prix démarre à 4 millions de DH. Un groupe, comme Alain Grenn, propose des villas de 280 m2 à 4,8 millions de DH. Celles de 1.000 m2 à prix à 20 millions de DH.
Enfin, sur les routes de l’Ourika et Tamesloht, les terrains pour villas se vendent à 300 DH/m2 pour des surfaces de 1 hectare par lot.
L’Economiste - Badra Berrissoule
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