Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).
Talkies-walkies accrochés à la ceinture, check-list en main, les yeux attentifs à tout… les jeunes élèves ingénieurs de l’INSA de Lyon recevaient, les 7 et 8 mars 2007, les participants à leur rencontre annuelle, le Forum Rhône-Alpes.
En 22 ans d’existence, ce forum de rencontre étudiants-employeurs est devenu le deuxième en Europe, derrière celui de Berlin. Et les étudiants marocains en sont aujourd’hui la cheville ouvrière. Sans eux, il serait bien difficile d’assurer la manifestation.
Côté exposants, même remarque : la partie maghrébine, en fait la partie marocaine, représente 20 à 25% de l’espace. L’Economiste sponsorise cette partie maghrébine depuis 14 ans (à l’instigation de Mourad Chérif, aujourd’hui président du directoire de la BMCI et qui, à l’époque, avait deviné le potentiel de cette manifestation). L’Economiste a donc vu l’évolution de la rencontre, qui a depuis peu un « espace européen ». Cette évolution marque bien la double ouverture du marché du travail pour les jeunes cadres formés en France, la Méditerranée et le Vieux continent.
Evolution aussi dans la fréquentation. Cette année, nos étudiants ont reçu entre 12.000 et 13.000 visiteurs sur deux jours. Ces visiteurs avaient à leur disposition les offres de travail ou de stages de 87 sociétés françaises, 24 sociétés marocaines plus huit autres entreprises européennes. Chaque catégorie était organisée en « espace » ouvert sur les autres. A la vérité, il n’était pas facile de faire la distinction entre les nationalités de ces offres. Par exemple, Cap Gemini, qui vient de s’installer au Maroc et donc cherchait à recruter des informaticiens marocains, est comptée parmi les entreprises françaises. L’ONA, inscrite avec les entreprises marocaines, cherchait aussi des jeunes cadres pour qu’ils la rejoignent au Maroc, en Afrique ou encore en France. D’ailleurs, Cap Gemini et l’ONA s’étaient arrangées pour que leurs stands respectifs ouvrent aussi bien sur l’espace maghrébin (le mal nommé car en fait de maghrébin, il n’y a que des entreprises marocaines) que sur les deux autres espaces, le français et l’européen. Même remarque pour Altadis qui n’avait qu’un stand unique de recrutement pour l’ensemble de ses filiales. Inversement la BNP et la BMCI avaient chacune sa représentation, alors que cette banque est connue pour faire bouger ses cadres en fonction de leur compétence et pas en fonction de leur nationalité. Il est à souligner que ces entreprises recruteuses ont toutes préparé un message et une communication en fonction de ce public de jeunes étudiants : personne ne se contente de reproduire son message commercial quand est en jeu l’attractivité de l’entreprise pour s’attacher les meilleurs potentiels de RH.
Capacités d’initiative
La place des jeunes Marocains est devenue centrale dans l’organisation estudiantine, sur le campus de la Doua, principal centre éducatif de la région Rhône-Alpes en France. Le président de l’association des élèves est un Marocain, Amin Amrani-Joutei. Sur les huit autres membres du bureau, trois sont aussi Marocains. Leur implication et leurs initiatives sont louées par leurs professeurs : qualité des interventions, sens de l’opportunité… Les profs ne disent que du bien de leurs élèves aux passeports verts. Il faut souligner que précisément l’enseignement de ces écoles développe autant (et peut-être plus) les aptitudes à savoir diriger et les capacités à agir, que les contenus des cours.
Et nos jeunes, dont on dit qu’ils sont sclérosés par les enseignements primaire et secondaire trop directifs, font pourtant merveille quand ils récupèrent leur autonomie d’organisation et l’opportunité d’agir. Une piste à explorer dans les écoles supérieures marocaines, peut-être ?
L’Economiste - N. S.
Ces articles devraient vous intéresser :