« On voit, entre autres, dans les statistiques de la criminalité que les Marocains et Antillais sont plus souvent en contact avec la police que les jeunes d’origine néerlandaise », a déclaré la ministre de l’Intérieur.
« Chez les Marocains de 18 à 25 ans, c’est 20%. Vingt pour cent, c’est trop et il faudra prendre des mesures », a-t-elle menacé.
Une menace qui est prise au sérieux au Pays des Tulipes où cette militante du parti travailliste PvdA est connue pour avoir la dent dure.
A preuve, malgré ses études en psychologie et en sciences sociales, elle a opté pour une branche fort peu courue ; en l’occurrence l’odontologie ou plus prosaïquement la dentisterie.
Plus. Non seulement sa thèse de doctorat porte sur la stimulation de la demande en soins dentaires, mais elle a travaillé plus de quinze ans au département d’odontologie sociale du Centre universitaire d’Amsterdam. D’aucuns disent même qu’elle a les dents longues et le verbe haut. Même s’il repose sur un raisonnement erratique.
« J’ai toujours dit qu’il est important, si l’on veut résoudre un problème, de savoir à quoi ressemble le groupe qui cause le problème. S’il s’agit de Marocains, ça devient un facteur pertinent » et, dans le cas d’espèce, « il ne s’agit pas seulement du problème de la criminalité mais aussi de l’absentéisme scolaire et de problèmes sociaux », a-t-elle ajouté en édulcorant ses dires pour qu’ils ne laissent pas transparaître de relents racistes ou xénophobes.
Certes, l’incident qui les a sous-tendus est suffisamment grave pour être dénoncé, mais donner une connotation « ethnique » à l’attaque d’un conducteur de bus et le vol de sa recette par des jeunes participe d’un amalgame à la fois regrettable et dangereux.
Regrettable, parce qu’il finit peu ou prou par attiser les haines et dangereux, parce qu’il ouvre la voix à des dérives qui peuvent devenir sanglantes. Particulièrement en ces temps où les débats sur la question de la double nationalité commencent à sentir le roussi.
Source : Libération - Ahmed Saaidi