L’Etat espagnol contraint de payer plus de 500 000 euros à un Marocain
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Mohamed Achraf après son extradition par la Suisse (Photo : EFE)
Faute de preuves suffisantes, la justice espagnole a acquitté cinq Marocains, accusés d’être membres d’un groupe terroriste qui a l’intention de mener des attaques et de faire l’apologie du djihadisme en prison.
La juridiction a annulé les charges contre Abderrahmanen Tahiri, alias Mohamed Achraf, désigné comme le chef du groupe, Mohamed El Gharbi, Karim Abdeselam Mohamed et Abdelah Abdeselam Ahmed, accusés des crimes de constitution d’un groupe terroriste ou de collaboration avec une organisation terroriste, de recrutement et d’endoctrinement djihadiste. Le cinquième accusé, Lahcen Zamzami, a été aussi acquitté, les accusations portées contre lui ayant été retirées lors du procès.
« Il n’y a aucune preuve d’une préparation d’un acte terroriste, pas même d’une intention à commettre lesdits actes criminels » par les accusés, soulignent les magistrats dans leur décision, précisant n’avoir décelé aucun comportement terroriste chez les accusés. Les mis en cause sont passés par plusieurs centres pénitentiaires, soit en tant que prévenus, soit en purgeant une peine pour appartenance à une organisation terroriste entre 2015 et 2019, période au cours de laquelle ils ont émis et reçu beaucoup de courriers, dont la plupart « par des circuits non officiels ».
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Dans ces correspondances, ils ont établi entre eux un « lien d’entraide afin de mieux vivre la vie carcérale, considérant Allah comme le principal soutien de leur vie », expliquent les juges qui ajoutent que ces lettres comportaient généralement « des drapeaux, des messages et des slogans » liés à Daech, des chants souvent utilisés par les organisations terroristes djihadistes pour encourager leurs militants et combattants, s’invitant mutuellement à la patience et à la persévérance afin de « poursuivre le combat en faveur de l’idéologie djihadiste » une fois leurs peines purgées.
Pour les juges, il n’a pas été établi que les accusés ont mené des actions en faveur de l’organisation terroriste Daech, ni qu’ils incitaient d’autres détenus, amis et proches à mener des actes terroristes. « Les lettres sont rédigées par des détenus, certains en attente de jugement, et adressées à d’autres détenus avec lesquels ils partagent la même idéologie djihadiste. En aucun cas, une intention quelconque de commettre un crime n’a été observé de la part des accusés », a tranché la Cour.
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