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Ahmed Moutaie et sa femme . Photo ER /Arnaud Castagné - l’Est républicain
Alors qu’il préparait un voyage au Maroc avec son épouse de nationalité française, un Marocain a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) parce qu’il est entré en France sans visa. Sans espoir, il dit vivre désormais comme « un voleur ».
Ahmed Moutaie est parti du Maroc après le handicap de son père avec qui il travaillait sur les marchés. Un handicap qui a provoqué la fermeture de l’entreprise familial. Il tente la Légion étrangère. Sans succès. Il réussit à rejoindre l’Europe en traversant la mer. Il partageait sa vie entre Besançon, au domicile de sa sœur, et l’Italie, où il tente de trouver un travail depuis 2015. Il rencontre Florence, femme divorcée et mère de trois enfants, en 2017. Celle-ci l’héberge dans son appartement. Le couple se marie en 2020.
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Quelques mois après, une situation entame le bonheur du couple : Ahmed Moutaie est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) parce qu’il est entré en France sans visa. « Je suis en vacances à la fin de la semaine, nous avions prévu d’aller au Maroc chercher un visa, mais l’obligation de quitter le territoire (OQTF) est tombée le 15 juin dernier, nous n’obtiendrons jamais ce visa. […] Nous ne sommes qu’un dossier, derrière les décisions de l’administration personne n’imagine notre vie », raconte le couple à L’Est Républicain.
« À l’état civil, on nous a dit qu’il y aurait une enquête ». En mars 2021, ils avaient entamé les démarches pour régulariser la situation. Un emploi a été promis à Ahmed dans une entreprise du bâtiment. Mais il se heurte au refus de l’administration en janvier 2021. Motif évoqué : « le lien familial n’est pas assez fort et qu’il n’a pas de visa », explique Florence. Une situation qui agace son épouse. Ils ont sollicité les services d’une avocate pour faire appel devant le tribunal administratif, mais ils n’auront pas gain de cause.
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Ils pensent qu’ils pourraient obtenir facilement ce visa une fois au Maroc. Chose compliquée, car le Maroc délivre les visas au compte-gouttes. « Il faut parfois deux ans pour obtenir un visa et avec l’OQTF ce n’est pas garanti », se lamente Florence. Ahmed vit mal cette situation : « Je n’ose même plus sortir boire un café, si on contrôle mon pass sanitaire on va contrôler mes papiers et on va m’embarquer. Je vis comme un voleur et je n’ai jamais fait de bêtises. Je pourrais travailler dans le BTP, l’entreprise m’attend. Mais ma vie est entre parenthèses. Je n’ai pas vu ma famille depuis 7 ans, ma mère est malade, si je retourne au Maroc il se passe quoi ? ».
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