Justice rendue pour le ressortissant marocain enfermé pieds et poings liés au moyen d’attaches de câble et de ruban adhésif dans la petite cellule d’un centre de détention pour migrants en Corée du Sud. Jeudi, le tribunal du district central de Séoul a condamné l’État sud-coréen à lui verser 10 millions de won (6 800 euros) de dommages et intérêts, rapporte la presse coréenne. Selon le journal The Korea Herald, c’est la première fois qu’un tribunal coréen déclare recevable la demande de dommages et intérêts des émigrants pour mauvais traitements dans un centre de rétention.
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Arrivé en Corée du Sud en 2017, un Marocain avait demandé l’asile avant de faire l’objet d’un ordre d’expulsion. En septembre 2021, son avocat Hahn-Jae Lee, qui fait partie de « Duroo », une équipe juridique d’intérêt public qui assistent les migrants en Corée du Sud, a révélé une vidéo tournée entre mai et juin de la même année dans laquelle on voit le trentenaire enfermé dans des conditions de détention inhumaines. Quelques mois après, l’ex-détenu marocain disait souffrir d’un trouble de stress post-traumatique et de problèmes physiques aux mains et aux dents à cause de la violence, avait rapporté The Korea Times. Son histoire était devenue virale sur les réseaux sociaux.
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Lors d’une conférence de presse, l’ex-détenu marocain avait demandé au ministère coréen de la Justice de l’indemniser pour la détresse mentale et les dommages physiques subis et de lui fournir des services de réadaptation pour « surmonter les conséquences physiques, psychologiques et sociales de la torture », comme le prévoit la Convention internationale sur les réfugiés. Il avait également exigé que le ministère rende publiques les conclusions des enquêtes sur son cas et punisse les fonctionnaires responsables de la violation de ses droits. Il avait en outre affirmé avoir été « torturé comme un esclave dans un « dokbang » (cellule d’isolement en coréen) enchaîné » par plus de 10 fonctionnaires alors qu’il était détenu au centre de rétention pour migrants.
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Le ministère coréen de la Justice avait fait savoir qu’une « enquête a permis de confirmer l’existence d’un cas de violation des droits de l’Homme, dans lequel des équipements ont été utilisés sur l’étranger en question d’une manière non conforme à la loi ».