Même si certains sont réticents et se posent des questions sur ce vaccin, la majorité des Marocains accueillent favorablement le projet, pressés de sortir de cette crise sanitaire qui n’a fait que trop durer. Il n’est pas obligatoire mais pourrait devenir nécessaire pour toute personne désireuse de sortir du pays.
Dans les cafés de Casablanca, l’une des villes les plus touchées par la pandémie, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est évoquée à longueur de journée. Le fait que le vaccin soit fourni par un pays ayant contaminé le monde, donne de l’ampleur aux discussions. Les avis restent partagés sur la fiabilité et l’efficacité du vaccin. Au micro de RFI, Oussama, chauffeur VTC de 23 ans, fait partie des réticents : « On ne sait pas quels sont les vrais effets négatifs de ce vaccin ou bien les effets secondaires de ce vaccin. Et ça, on ne pourra le voir qu’après un an, deux ans ou trois ans, donc je ne suis pas trop confiant par rapport à ça » .
Les Marocains veulent avoir plus d’informations sur le vaccin. Ils veulent avant tout être rassurés qu’en voulant vaincre un mal, ils n’en viennent à créer un autre bien plus virulent. C’est le cas de Ghali, un jeune cadre dynamique de 25 ans. Il n’envisage même pas se faire vacciner.« Mon frère qui est à Paris bénéficie d’une assurance maladie, et il ne s’est toujours pas fait vacciner, donc je me vois très mal être vacciné ici, alors qu’on est moins bien loti que la France ».
De nombreux Marocains pensent que cette histoire de vaccination est un véritable piège qui se refermera sur l’Afrique. C’est le cas de Nadia, serveuse et maman de 29 ans. Elle craint que le continent ne soit utilisé comme laboratoire à ciel ouvert : « Nous c’est le tiers monde, pour moi on est des cobayes, pour moi c’est un essai qu’on va faire et ensuite on aura des résultats. Mais pour moi, il est pas question que je le fasse, ni moi ni mes filles ». Ils sont des milliers de Marocains à penser ainsi et qui n’envisagent pour rien au monde, se faire vacciner. Peut-être qu’ils changeront d’avis après la première phase consacrée au personnel de première ligne, précise la même source.