La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.
“Plus que l’association- moins que l’adhésion”, c’est ainsi que des responsables marocains et européens ont qualifié le statut avancé en gestation entre le Maroc et l’Union européenne, lors de la rencontre scientifique organisée hier à Rabat(1).
Le concept de statut avancé pourra se concrétiser dans la mesure où l’Europe porte une vision similaire qui converge avec la demande marocaine. Sa formule “toute l’union sauf les institutions” le confirme.
Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux affaires Etrangère, a fait le point sur la nature spécifique de la relation entre le Maroc et l’UE.
“Il s’agit d’une relation stratégique qui découle avant tout de l’histoire, la proximité géographique et culturelle. Des sous-comités ad hoc ont été créés dans plusieurs secteurs, (agriculture, transport…) entre le Maroc et l’UE pour régler les dossiers en suspens et décliner le projet de statut avancé”, a précisé le ministre. Leurs travaux ont démarré en avril dernier et de nouvelles réunions sont prévues dans les prochaines semaines.
Selon Fassi Fihri, le libre choix qu’a fait le Maroc pour contribuer à la stabilité et à la prospérité de la région va se poursuivre. C’est ce qui est confirmé par le fait qu’à peine après la signature de l’accord d’association avec l’UE, le Maroc a demandé par la voie de son souverain un statut avancé avec des partenariats multidimensionnels dont les bénéfices seront partagés de part et d’autre.
En fait, le projet de statut avancé en cours d’élaboration a eu le consensus des deux parties. Il vise à rénover ces accords et insuffler une nouvelle dynamique entre les deux parties.
Le statut avancé converge ainsi avec la politique de nouveau voisinage prôné par l’Europe. Il s’agit d’une nouvelle approche proclamée par la L’Union européenne dans sa politique d’élargissement.
Pour Jacques Santer, membre du comité directeur du groupe du Parti populaire au Parlement européen le statut avancé converge tout à fait avec la nouvelle politique de voisinage prônée par l’Europe.
“Les mutations profondes auxquelles sont soumises nos sociétés ne devront en aucun cas l’emporter sur le cadre actuel de la coopération”, souligne Santer
Ce qu’il faut retenir, c’est que ces nouvelles politiques consistent d’abord à œuvrer avec les partenaires en vue de réduire la pauvreté et de créer un espace de prospérité et des valeurs partagées fondées sur le libre-échange.
Une intégration économique accrue, des relations politiques et culturelles intenses sont les maîtres-mots des débats pour définir le statut avancé. S’y ajoute à cela une coopération transfrontalière renforcée comme gage pour offrir des avantages préférentiels et des progrès sur les plans économique, social, culturel... entre les deux partenaires.
L’Europe qui se dit prête à offrir plus qu’un partenariat, moins qu’une adhésion au Maroc justifie son choix par la place importante qu’occupe le Maroc dans le pourtour méditerranéen, sa situation géopolitique et géostratégique comme sa proximité à l’égard de l’Union.❏
Nabil BOUBRAHIMI pour leconomiste.com
(1)La conférence a été organisée par l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable et la Fondation Konrad Adenauer, sous le patronage de SM le Roi Mohammed VI
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