Pour El Confidencial, Chafiq Lafrid serait le travesti le plus détesté du Maroc. Depuis que certains éléments de la police ont dévoilé son identité alors qu’il venait d’être interpellé suite à un accident de la circulation, portant des habits féminins, ce dernier se dit persécuté et ne pourrait même plus sortir pour manger. « Ma vie est devenue une catastrophe, une persécution constante », a-t-il affirmé.
Chafiq Lafrid voudrait quitter le Maroc pour ne plus avoir à vivre « ce qu’il est » dans la clandestinité. Son rêve serait de s’habiller chaque jour en femme. Et non pas comme il avait l’habitude de le faire au Maroc, très sporadiquement, et dans des endroits à l’abri des regards indiscrets.
A la question « où voudriez-vous vous installer ? », Lafrid répond : « Ça m’est égal. Où puis-je être moi-même ? En Europe. En Espagne. J’ai aussi beaucoup d’amis là-bas. J’aimerais aller en Espagne ».
El Confidencial souligne qu’Ibtissame Lachgar, une militante en faveur des droits individuels, cofondatrice du collectif MALI-Mouvement alternatif en faveur des libérateurs individuels-, ainsi que le collectif lui-même, l’aident à faire les démarches administratives et juridiques nécessaires pour obtenir l’asile, en Espagne ou dans d’autres pays européens, ou alors au Canada. Ils auraient déjà commencé à discuter avec les organisations internationales, les organismes officiels, les ambassades et les consulats. L’ambassade d’Espagne y compris.
Soulignons que ce scandale remonte à la nuit du 31 décembre où, alors qu’il était de retour d’une fête, Chafiq Lafrid, âgé de 33 ans, a eu un accident de circulation mineur à Marrakech. Il portait des habits de femme. Des habits de soirée. Des éléments de la police l’ont alors photographié, et ont également pris des clichés de ses documents personnels, puis ont diffusé ses photos sur les réseaux sociaux. Les quatre agents, dont deux haut gradés, ont été sanctionnés par le directeur de la DGSN. On les a accusés de « ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger les données à caractère personnel » d’une personne escortée par la police.