En effet, dans les années 1960/1970, la première génération d’immigrés, partie à la conquête de l’El Dorado européen, ne jouissait pas des « comités » d’accueil destinés à les accompagner durant leur voyage. Une aventure et un périple à la fois stressant, fatigant et parfois dangereux (ils sont nombreux l’avoir payé de leur vie).
Ainsi, les actions menées par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, avec une présence et uns assistance aux abords des zones frontalières (hôtesses d’accueil, assistance médicale, distribution de bulletins d’informations, de boissons,…) constituent une avancée non négligeable. Faut-il rappeler que le Maroc est le seul pays au monde à déployer une logistique pour l’accueil de sa diaspora durant la période estivale ? Beaucoup semblent ignorer cette réalité. Cela vient-il d’un désintérêt « innocent » à l’égard de cette tranche de la population ? Pour autant, le chef de l’Etat ne cesse de multiplier les « messages » envers une des composantes de la communauté nationale.
Pour preuve le discours royal du 6 novembre 2005, dont la portée s’est traduite par un fait : la communauté marocaine résidant à l’étranger s’est senti reconnue, légitimée. Ce jour-là, le chef de l’Etat annonçait que les membres de la diaspora désireux de participer à la vie publique marocaine pourraient exercer leur citoyenneté pleine, à l’occasion de la consultation élective 2007. En clair, le droit de vote et l’éligibilité pour tous ! Réhabilités dans leurs droits les plus élémentaires depuis la triste expérience du début des années 1980, les Marocains du monde se félicitaient que « M6 », surnom donné par les « beurs » à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ait eu une pensée pour la deuxième et troisième générations.
Une année s’écoulait et le 6 novembre 2006, à l’occasion de l’intervention royale, pour le compte du 31ème anniversaire de la Marche verte, le Souverain rappelait que les membres de la communauté nationale établis à l’étranger pourront voter lors des échéances politiques à venir, à la condition d’être inscrits sur les listes électorales et d’effectuer « l’acte citoyen » au Maroc. Ici et là, des voix s’élevaient pour dénoncer l’impossibilité de pouvoir voter au sein des ambassades et consulat présents à l’étranger. Du côté des autorités de tutelle, on justifiait cette décision par « la difficulté et la lourdeur quant à l’organisation d élections dans les pays de résidence. C’est très lourd à organiser ! ».
En outre, le chef de l’Etat annonçait la création d’un Conseil Supérieur destiné à la communauté MRE. Pour structurer ce conseil, le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) se voyait missionner pour mener une large réflexion sur la migration marocaine au moyen de consultations à travers le monde. Au terme de ses travaux, l’instance remettra une série de recommandations au Souverain.
Le « deadline » prévu est mi-juillet. Dès lors, le 31 juillet prochain, date du 8ème anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté Mohammed VI, on devrait en savoir plus, beaucoup plus, sur le rôle et la participation des Marocains du monde dans la gestion des politiques publiques les afférents.
La Nouvelle Tribune - Rachid Hallaouy