Le budget du ministère marocain de la Défense nationale devrait atteindre 124,7 milliards de dirhams l’année prochaine, selon le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un budget en hausse d’environ 5 milliards de dirhams par rapport à 2023.
Avec les récentes opérations terroristes en Algérie et Mauritanie, la vigilance reste de mise au Maroc, qui vient de mettre en place une nouvelle loi autorisant les vigiles à porter et utiliser leurs armes. Néanmoins, pour les professionnels, cette loi pose des difficultés pour son application.
Depuis les attentats perpétrés en Algérie et l’assassinat de touristes français en Mauritanie, le Maroc, pays frappé par le terrorisme à maintes reprises, mène une politique sécuritaire rigoureuse.
En dépit d’une situation sécuritaire relativement stable, beaucoup de citoyens marocains ont constaté ces derniers temps un véritable déploiement des services de l’ordre. Dans presque toutes les villes du royaume, particulièrement les destinations touristiques, un important dispositif sécuritaire est mis en place.
A Casablanca, les agents de la police en uniforme ou en civil couvrent les principales artères de la capitale économique. A l’entrée comme à la sortie de la ville, des barrages de contrôle sont dressés. Motards et voitures de police sillonnent les boulevards et les périphéries de la ville tout au long de la journée.
D’après un responsable sécuritaire de la Préfecture de Police de Casablanca qui a opté pour l’anonymat, le déploiement des services de l’ordre dans les principales villes du Maroc donne aux citoyens un plus grand sentiment de sécurité. Cette présence renforcée permet également de protéger les citoyens contre toutes les menaces terroristes, qu’elles soient locales ou proviennent de l’Organisation al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Une nouvelle loi est entrée en vigueur depuis le mois décembre, permettant "aux personnels des entreprises de gardiennage et de transport de fonds" d’être armés. Cette nouvelle loi vient modifier un dahir, ou décret, de 1941 qui limitait le port, la détention et le dépôt des armes et de leurs munitions aux "seuls les représentants des forces de l’ordre".
Malgré cette nouvelle prérogative, les professionnels des activités de gardiennage, de surveillance et de transport émettent des réserves.
Le directeur d’une société de gardiennage de Casablanca estime que la véritable difficulté de cette loi tient à son application. Elle nécessite d’importants investissements dans la logistique et les armes et des équipes qualifiées pour le port et l’usage des armes. "Dans le contexte actuel au Maroc, aucune entreprise intervenant dans le secteur du gardiennage et la surveillance n’est qualifiée pour l’usage des armes dans ses activités", indique Abdelkbir Zehgnoun, concluant que cela exige un niveau de professionnalisme très avancé.
En effet, un haut degré d’exigence cadre cette nouvelle loi. Selon la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), les sociétés de gardiennage et de transport de fonds devront mettre en place de nouvelles conditions d’embauche. Elles ne peuvent plus recruter n’importe qui pour le poste d’agent de sécurité. La loi indique, dans son article 5, que "nul ne peut être embauché… s’il a fait l’objet d’une condamnation à une peine correctionnelle ou à une peine criminelle".
Reste à savoir maintenant quel genre d’armes feront partie de l’arsenal de sécurité de ces agents de sécurité privée. Les seules armes dont disposent les agents, pour l’instant, sont les détecteurs de métaux.
Magharebia - Hassan Benmehdi
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