C’est en tout cas ce que révèle un rapport du Centre National du Renseignement, réalisé en collaboration avec d’autres services secrets européens et présenté récemment à la ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon par Félix Sanz Roldán, directeur de ce centre.
D’après ce rapport le Maroc utilise des mouvements islamistes pour gérer la communauté marocaine établie en Espagne, qui est estimée à près de 700.000 personnes dont 70.000 détiennent la nationalité espagnole et seraient opposés au régime marocain.
Ignacio Cembrero, auteur spécialiste du Maroc, affirme dans El Pais que les associations et islamistes en Espagne, reçoivent d’importantes subventions du régime marocain, exploitées principalement pour subvenir aux besoins des dirigeants de ces organisations dans la péninsule.
Le rapport en question ne fournit aucune précision sur les sommes d’argent qui auraient été accordées, mais revient sur une réunion qui aurait eu lieu à Marrakech en 2008 entre Yassine Mansouri, puissant patron de la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED), le ministre des Habous et des Affaires Islamiques et des imams et responsables de centres islamiques dans la péninsule ibérique.
L’auteur affirme également que certains centres, à la solde du Maroc, enseignent clandestinement aux enfants d’immigrés des rites et des préceptes religieux, alors qu’il serait plus sage que l’Espagne leur enseigne les principes de la citoyenneté, la langue et les lois qui régissent leur pays d’accueil.
Plusieurs médias de Melilla avaient récemment affirmé que des responsables marocains utilisaient des moyens de pression religieux, pour influencer l’action politique dans l’enclave, soulignant que le Maroc finançait de puissants mouvements islamistes à Melilla et Sebta pour exercer des pressions sur l’Espagne.