Maroc : prison ferme pour les administrateurs d’une chaîne YouTube

30 avril 2021 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : J.D

Deux personnes dont le propriétaire et responsable de la chaîne « bila houdoud », ont été condamnés à la prison ferme et au paiement de dommages et intérêts pour diffamation et outrage à magistrat, calomnie, insulte. Le jugement a été prononcé jeudi au terme de leur comparution devant le tribunal correctionnel d’Ain Sebaa à Casablanca.

Le propriétaire de la chaîne « bila houdoud » s’est vu condamner à 18 mois de prison ferme. Son coaccusé dans la même affaire, a écopé quant à lui, d’une année de prison ferme. Le tribunal a également condamné les deux accusés à verser collégialement une somme totale de 680 000 aux plaignants en termes de dommages-intérêts à raison de 400 000 dirhams au bâtonnier Abdellatif Bouachrine, 100 000 dirhams au plaignant Mohamed Harouak et 180 000 à la plaignante Samira Daoudi. Le tribunal a également ordonné la saisie de tout le matériel et la fermeture de la chaîne qui diffuse les vidéos sur Youtube. Les condamnés devront également assurer la publication du verdict dans un journal papier et un autre en ligne, fait savoir le site Hespress.

Tout est parti d’une levée de bouclier en août dernier du club des magistrats du Maroc, qui fustigeait le contenu de vidéos publiées par la chaîne « bila houdoud » pour, juge-t-il, « … nuire à la réputation de certains magistrats et les empêcher d’accomplir leur devoir ». Le club des magistrats avait qualifié ces pratiques de «  criminelles, passibles de sanctions et n’ayant aucun lien avec le journalisme professionnel et responsable ». Les magistrats ont ainsi décidé de prendre leurs responsabilités afin que cessent ces actes qui ont pour but de les terroriser et de les empêcher d’exercer pleinement et en toute liberté leurs fonctions constitutionnelles et garantir la primauté de la loi.

Le club invitait le juge à avoir la main bien lourde à l’encontre des responsables de la chaîne qui ne visent que le buzz à travers des contenues diffamatoires.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Prison - Youtube

Aller plus loin

Le YouTubeur marocain « 3robi f Merican » condamné à trois mois de prison ferme

Le tribunal de première instance de Casablanca a rendu, jeudi 25 mars, son verdict dans l’affaire du YouTubeur marocain Chafik Omerani, alias «  3robi F Merican  ». L’homme a...

Des messages sur Facebook les envoient en prison

Deux individus dont un influent homme d’affaires ont été placés en détention suite à une affaire de diffamation de personnalités publiques via les réseaux sociaux à Tétouan.

Maroc : accusé de détournement de dons, un youtubeur en prison

Connu pour ses vidéos humanitaires, le youtubeur Youssef Zerouali a été interpellé par la police. Il lui est reproché le détournement des dons et fonds collectés pour les...

Maroc : ces anciens détenus qui cartonnent sur YouTube

Au Maroc, une vingtaine d’anciens prisonniers se sont découverts une passion pour l’audiovisuel et collectionnent les abonnés et les vues à chaque vidéo publiée. Ils y racontent...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

YouTube : des Marocains gagnent jusqu’à 100 000 dirhams par mois, le fisc en alerte

Au Maroc, les services de la Direction générale des impôts (DGI) ont adressé un avis aux influenceurs, des youtubeurs et aux créateurs de contenus pour les appeler à déclarer leurs revenus et à payer leurs impôts.

Cheikh Mohammed Al Fizazi critique vivement la série de Mohamed Bassou

Le président de l’Association marocaine de la Paix et de la Transmission, Cheikh Mohammed Al Fizazi, a critiqué le comédien Mohammed Bassou pour sa série « Si Al Kala » diffusée sur sa page YouTube pendant ce mois de Ramadan, estimant qu’il ne fait que...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

La Youtubeuse marocaine "Mi Naima" au cœur d’un nouveau scandale

“Mi Naïma” fait à nouveau parler d’elle. La Youtubeuse marocaine, connue pour ses controverses, a récemment publié une vidéo dans laquelle on la voit lire certains versets du Coran de manière désinvolte. La vidéo a suscité la colère des internautes.

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.