« Quand une vague est rapide, elle est brève », explique Dr. Mouad Merabet, épidémiologiste et médecin coordonnateur du Centre national d’opérations d’urgence de santé publique. Selon le scientifique, la vague Omicron atteindra probablement son pic « à la troisième semaine de janvier », précisant que « certaines régions vont vivre leur pic de façon différée ».
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« Il y a un décalage entre les régions, ce décalage existait, mais aujourd’hui il est plus important. Il est de trois semaines entre Casablanca et les régions du sud et l’Oriental, par exemple », souligne Dr. Merabet, rappelant que le Maroc a enregistré le 05 août dernier, 12 039 nouveaux cas, soit le nombre de cas quotidiens le plus élevé depuis le début de la pandémie. Il craint un dépassement de ce record avec la vague Omicron. « Fort probablement, on va dépasser les 12 000 cas, car le temps de dédoublement des cas est plus court », relève-t-il.
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Mais tout dépendra du rythme de vaccination, de l’instauration de nouvelles mesures restrictives, du respect des gestes barrières, etc., ajoute Dr. Merabet qui indique que, dans tous les cas, Casablanca et Rabat subiront durement cette 3ᵉ vague. Casablanca a déjà dépassé son propre pic Delta avec 4 000 nouveaux cas à la date du 7 janvier, et le nombre de nouveaux cas quotidiens enregistré à Rabat a déjà atteint 3 128 à la date du 07 janvier 2022, loin devant le record des 2 881 cas atteint le 28 juillet 2021.
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« S’il y avait un meilleur respect des mesures barrières, et une meilleure adhésion à la vaccination, on pourrait être dans une situation épidémiologique meilleure », insiste le scientifique, déplorant le non-respect des mesures barrières par les populations. « On dit qu’à l’échelle internationale, Omicron est moins létal, mais n’oublions pas qu’au Maroc, nous avons encore le Delta qui circule, et lui est plus grave. Omicron et Delta circulent simultanément… », explique Dr. Merabet qui rassure que « les hôpitaux se sont réorganisés, ont été dotés des moyens nécessaires pour faire face à cette nouvelle vague ».
« Cela dit, il faut rester vigilants, il ne faut pas sous-estimer cette vague… La troisième dose peut être considérée aujourd’hui comme une vaccination de riposte, son effet est visible en 48 à 72 h. Les gens doivent se mobiliser pour faire leur troisième dose, car au bout de 3 jours, le niveau d’immunité sera réactivé de nouveau. », conclut-il.