La crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus, pourrait conduire plus d’un demi-milliard de personnes dans la pauvreté si des mesures ne sont pas prises à temps. Durant les vingt dernières années, le Maroc est parvenu à une réduction significative de la pauvreté monétaire, passant de 15,3% en 2001 à 4,8% en 2014, ont indiqué les statistiques du Haut Commissariat au plan (HCP).
Cependant, le problème de la pauvreté dans le Royaume devrait augmenter à cause de l’impact socioéconomique provoqué par la crise sanitaire. Ainsi, la proportion des personnes vulnérables pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à près de 19,87% en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelles, susceptible de tomber dans la pauvreté. C’est ce que révèle un indicateur créé par Oxfam pour mesurer l’engagement des États à la réduction des inégalités, en se basant sur l’analyse par pays, de trois piliers : les dépenses sociales, la fiscalité progressive et le renforcement des droits du travail, principalement pour les femmes.
Sur un total de 157 pays, le Maroc est 121ème. Ce qui s’explique par l’insuffisance des dépenses sociales (éducation, santé, protection sociale) et le manque des politiques publiques pour la réduction des inégalités, a souligné Oxfam dans son rapport "Maroc égalitaire, taxation juste". Avec la crise sanitaire, la fragilité du système de santé a été mise à nu, alors qu’il est essentiel que la population compte sur son système de santé publique.
C’est pour ces raisons qu’Oxfam, ainsi que les députés, vont procéder à l’examen du projet de loi de finance 2021 pour son adoption définitive. Ils doivent ainsi apporter plus de justice dans les politiques économiques et sociale du royaume et de l’égalité dans le système fiscal. Ces décisions devront se baser sur les conclusions et engagements pris dans les assises fiscales, afin de rendre dignité et espoir aux plus démunis.