Le parti Rassemblement national des Indépendants (RNI) présidé par Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, affiche son opposition au mariage homosexuel.
Les fêtes de mariage sont, au Maroc, de hauts lieux de rencontres pour les célibataires chérifiens. Elles constituent l’un des rares endroits où la drague est tolérée en présence des parents. Des parents, en l’occurrence les mères, d’ailleurs également sur le qui-vive, à l’affût d’une éventuelle bru ou d’un potentiel gendre pour leur progéniture.
Répondre à une invitation de mariage n’est pas toujours désintéressé pour les célibataires au Maroc. Car les cérémonies sont des moments de choix pour faire de nouvelles rencontres et (qui sait ?) trouver son futur époux ou sa future femme. La discrétion est toutefois de rigueur. Et pour cause : tout le monde vous surveille lorsque vous partez à la quête de l’âme sœur. Même si les fêtes de mariage demeurent parmi les rares occasions où la drague est autorisée au nez et à la barbe de ses parents. Zoom sur le lieu de la chasse avec pour objectif, parfois, d’avoir enfin la bague au doigt...
Jeux de séduction
L’heure est proche et la soirée approche. « Objectif : être le plus beau et la belle chez les célibataires », telle est l’ambiance pré-cérémoniale que nous dévoile mademoiselle Nawal. « Après une journée passée au hammam (bain public dans les pays du Maghreb, ndlr) pour les femmes, le gommage de la peau, le maquillage et une coiffure de princesse sont le strict minimum. La tenue traditionnelle (Kaftan, ndlr) faite sur mesure est plus que nécessaire, sans oublier les bijoux. Les filles se parent de leurs plus beaux atours afin de se présenter sous leur meilleur jour et mettre toutes les chances de leur côté pour attirer l’homme de leur vie. Certaines vont même jusqu’à louer des robes ou à en emprunter à des amies », poursuit-elle.
Les femmes célibataires subissent, il faut le reconnaître, plus de pression sociale que les hommes. L’horloge tourne et le temps passe. Et quand la trentaine les guette, le temps presse. Elles se retrouvent de plus en plus confrontées au regard et aux remarques des autres. Dans la société marocaine, les femmes non mariées ne sont pas très bien vues. Elles suscitent beaucoup d’interrogations et sont même parfois soupçonnées d’avoir des mœurs légères. « Aussi, les célibataires s’aventurent dans les mariages en espérant faire une rencontre pour échapper à leur sort et ne pas finir vieille fille », explique Madame Nadia Y. « Les mariages sont une aubaine pour paraître belle et élégante. Des filles ont même été demandées comme épouse lors de la visualisation de cassettes vidéo souvenir. »
Liaisons (pas si) dangereuses
« La famille marocaine reste très traditionnelle. Les hommes tels des chasseurs, regardent, scrutent pour repérer la femme de leur choix, afin d’essayer de l’approcher, au maximum pour l’aborder, voire d’échanger des contacts. Les astuces sont nombreuses : on fait, par exemple, semblant de danser et on glisse à la personne concernée son numéro de portable », souligne Nadia Y. Il n’est pas rare de mettre également à contribution sa petite sœur, son frère ou un(e) petit(e) cousin(e). Les enfants, au-dessus de tout soupçon, deviennent ainsi des ambassadeurs de l’amour en transportant les messages de cœur de leurs aînés. Car les mariages demeurent un événement où l’on se rend en famille. Les parents sont donc là...
D’où l’infinie discrétion des parades amoureuses. Mais personne n’est dupe et les parents ferment sciemment les yeux. « Les cérémonies de mariage restent l’un des rares moments où voir sa fille se faire courtiser est acceptable pour les pères. C’est pour la bonne cause. On pense que cela pourrait aboutir sur une éventuelle union. Donc la famille laisse faire tout en surveillant qu’il n’y ait pas de débordement. On s’assure tout de même que la personne qui s’intéresse à votre progéniture ne soit pas un moins que rien, car il en va de l’honneur de la famille », ajoute Nadia Y.
Les mères également en chasse pour leurs enfants
La prospection amoureuse n’est cependant pas l’apanage des jeunes célibataires. Leurs mères sont également de la partie. « Elles cultivent le vœu secret de pouvoir ’caser’ leurs filles ou tout simplement qu’elles plairont à un homme, qu’elles espèrent de bonne famille et avec une bonne situation. Elles espèrent aussi voir, lors de la fête, une fille qui pourrait être une éventuelle épouse pour leur fils, car il prend de l’âge », explique Nawal.
Ainsi les mamans n’hésitent pas, pour le bonheur de leur tendre chérubin, à apostropher certaines filles pour connaître leur âge, le nom de leurs parents, là où elles habitent... Tous les moyens sont bons pour trouver la perle rare et faire de bonnes connaissances. L’avantage majeur des mariages est lié au fait que l’on peut savoir rapidement à qui on a à faire. « Ils constituent une occasion unique de voir en direct les parents des célibataires et de connaître d’un coup d’œil le niveau social de tel homme ou de telle femme, mais surtout de se faire une opinion sur les parents de la personne », confie Nadia Y. Proie ou prédateur, une chose est claire dans les fêtes de mariage marocaines : beaucoup y viennent pour qu’un jour ce soit leur tour.
Badara Diouf - Afrik.com
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