Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

2 août 2023 - 20h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.

Abdellatif Ouahbi s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels » et de leur présence dans les cercles de décision. Des inquiétudes qu’il a exprimées lors de son passage dans l’émission « Soual Mobachir » de la chaîne AI Arabiya. Selon lui, les homosexuels possèdent les moyens d’influencer l’opinion publique, en particulier en Europe, aux États-Unis et dans certains pays d’Europe du Nord, où ils jouissent d’un certain niveau de légitimité sociale et politique. Le ministre ajoutera que certains dirigeants occidentaux exercent une influence sur les questions économiques, même si l’étendue et la nature de cette influence restent floues.

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Soulignant que les sociétés arabes et islamiques n’ont pas pour objectif de combattre les individus sur la base de leur orientation sexuelle, Abdellatif Ouahbi a toutefois insisté sur le fait qu’elles doivent rester fermes dans la défense de leurs propres valeurs et convictions culturelles. Il estime que l’influence croissante des homosexuels est temporaire, ce qui ne l’empêche de mettre en garde contre les « conséquences graves » qui pourraient découler de cette situation.

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Au Maroc, l’homosexualité est un délit interdit par l’article 489 du Code pénal. Cet article stipule : « est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams, à moins que le fait constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. »

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En juin, le ministre avait assuré que l’homosexualité ne peut être légalisée dans un pays musulman comme le Maroc, en dépit des manipulations des courants islamistes sur la question. « Personne ne peut légaliser l’homosexualité au Maroc. On reste un pays musulman, mais les courants islamistes veulent faire de ce sujet une cause autour de laquelle ils comptent s’unir et former une force politique. Mais je ne permettrai jamais l’instrumentalisation politique de la question de la réforme du Code pénal », avait-il déclaré dans un entretien à Al3omk.

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